Considéré comme l'un des meilleurs films de la saga Harry Potter, pour son côté sombre et la maestria de la mise en scène signée Alfonso Cuaron (Les Fils de l'homme, Gravity), Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban est à nouveau diffusé sur le petit écran, alors que le 8e et dernier volet des aventures du sorcier est actuellement acclamé au théâtre. Mais alors, savez-vous bien tout sur ce fameux chapitre où Harry rencontre son fameux parrain, l'effrayant Sirius Black ?
Bien décidé à leur faire comprendre leurs personnages, et ce malgré les deux films qui ont précédé, le réalisateur mexicain a décidé de casser la dynamique du précédent metteur en scène Chris Colombus en demandant au trio star de... composer une petite dissertation à la première personne sur leurs personnages respectifs. Emma Watson a livré seize pages, Daniel Radcliffe a réussi à en écrire une et Rupert Grint n'a rien rendu. "J'ai été fidèle jusqu'au bout à mon personnage ! Ron a toujours détesté les études, et il aurait certainement trouvé un tas d'excuses pour se défiler", a prétexté le célèbre rouquin. Quand la réalité dépasse la fiction.
C'est l'une des séquences les plus célèbres (et jouissives, allons-y gaiement) de la saga : Hermione qui frappe l'insupportable Drago Malefoy. Mais vous imaginez bien que cinéma oblige, en théorie, les coups ne sont jamais réellement portés. Tom Felton, qui incarne l'élève de Serpentard, a pourtant demandé à Emma Watson de le frapper, histoire de rendre la chose plus réaliste. Sauf qu'il ne pensait pas que l'actrice britannique allait vraiment s'exécuter. Résultat, la jeune fille lui a décollé une véritable gifle. Et apparemment, elle a tout donné dans le mouvement – ce qui renforce l'aspect jubilatoire.
Le 25 octobre 2002, le génial Richard Harris nous quittait. Laissant un 7e art en deuil, il laissait également son personnage dans Harry Potter, l'emblématique Albus Dumbledore, sans interprète. La Warner s'est donc trituré les méninges pour lui trouver un successeur digne de ce nom. L'évidence, ce n'était pas Michael Gambon, mais bien Ian McKellen. Mais l'acteur, trop étiqueté Gandalf (Le Seigneur des Anneaux) à son goût, a refusé. Cela tombait bien, puisqu'Harris avait dit de son confrère qu'il était un acteur "épouvantable".
Pour accentuer encore un peu plus l'aspect sombre et flippant des Détraqueurs, le réalisateur mexicain a eu l'idée de transformer l'eau en glace dès que ces aspirateurs d'âmes s'approchent du Poudlard Express. Mais avec son accent, l'équipe des effets spéciaux a compris "eyes" (yeux) et non "ice" (glace). Sur les storyboards, ils ont donc dessiné des yeux tombant du ciel et Cuaron en est resté complètement estomaqué. Le quiproquo devait être beau à voir.
Soucieux de bien paraître – et aussi parce qu'il est d'une sympathie débordante –, Gary Oldman, l'interprète de Sirius Black, s'est présenté à Daniel Radcliffe avec une basse en cadeau. L'acteur britannique avait vu juste, Dan est un passionné de musique.
Parmi les folles demandes d'Alfonso Cuaron se trouve celle d'avoir fait venir de véritables chauve-souris au-dessus de la cabane d'Hagrid. On imagine bien qu'elles étaient particulièrement difficiles à diriger, d'autant qu'elles avaient tendance à uriner un peu partout. Leur dresseur les attirait donc avec de la banane, un fruit dont elles raffolent.
Alfonso Cuaron est apparemment un fin directeur d'acteurs. Pour coacher Daniel Radcliffe sur une scène où ce dernier devait feindre l'émerveillement, le cinéaste lui a lâché : "Imagine que tu vois Cameron Diaz en string !" Et apparemment, cela a fonctionné.
Emma Thompson a accepté de camper l'excentrique professeur Trelawney dans le but de surprendre sa fille de 4 ans, Gaia Wise. Elle a donc chipé un rôle qui était destiné à la base à Tilda Swinton, laquelle avait refusé. Très professionnelle, Emma Thompson avait même dessiné elle-même les costumes du professeur de Divination.
Engagé pour incarner Dumbledore, Michael Gambon a plus tard déclaré qu'il n'avait jamais lu aucun livre de la saga. "Aucun intérêt" selon lui. Alfonso Cuaron n'avait lui non plus pas lu les livres ni vu les deux précédents lorsqu'il a été engagé.
Si pour beaucoup il est considéré comme le meilleur, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban a été le plus gros échec de la franchise. Il est en effet le film qui a le moins rapporté au box-office avec 796,7 millions de dollars, soit bien moins que L'Ecole des Sorciers (2e avec 974,8 millions) et La Chambre des Secrets (7e avec 879 millions).
Christopher Ramoné