Le scandale Weinstein est loin d'être terminé. Alors que le producteur déchu, accusé par plus d'une centaine de femmes de harcèlement, d'agressions sexuelles et même de viols, est en train de suivre une cure de désintox pour lutter contre son addiction au sexe, la justice continue de recevoir des témoignages... et des plaintes. Dernièrement, c'est une ex-assistante du célèbre mogul hollywoodien, Sandeep Rehal, qui a déposé plainte.
The Hollywood Reporter a publié plusieurs documents extraits de cette plainte On y apprend que Rehal avait 26 ans lorsque la TWC (The Weinstein Company) l'embauche, en février 2013, pour devenir l'assistante personnelle de son cofondateur, Harvey Weinstein. Deux ans plus tard, elle démissionne, lessivée. Ce qu'elle a vu, fait, entendu, elle le raconte dans sa plainte dont quelques détails ô combien sordides ont été révélés par le magazine américain...
Selon la plainte déposée jeudi 25 janvier à la cour fédérale de New York, Sandeep Rehal a été contrainte de travailler dans un environnement "hostile, sexuel, dur et pervers". Elle explique ne pas avoir eu de vie personnelle pendant ces deux années passées au service de l'influent producteur. Son job consistait à "organiser les activités répondant à l'appétit sexuel d'Harvey Weinstein", mais aussi gérer "les membres dégradants et souvent violents" de sa famille.
La jeune femme explique qu'elle gardait toujours avec elle une liste des contacts de Weinstein, certains ayant un astérisque pour faire ressortir qui étaient ses "filles". Elle s'occupait d'aménager un appartement près des bureaux (qui servait aux relations sexuelles et autres rendez-vous louches de son patron), d'acheter de la lingerie ou de veiller au stock de Viagra dont était friand le producteur multi-oscarisé.
"À chaque fois qu'Harvey Weinstein allait rencontrer une femme dans un hôtel, au bureau ou ailleurs, ce qui arrivait en moyenne au moins trois fois par semaine quand il était à New York, la présence de Ms. Rehal était requise pour fournir une pilule, qu'elle plaçait dans la poche de sa veste ou dans un sac en papier", détaille la plainte. Une autre des "tâches" de l'assistante était "de nettoyer le sperme sur le canapé de son bureau, après les rendez-vous sexuels de Weinstein".
Ce que subissait Sandeep Rehal allait encore au-delà. Comme avec de nombreuses autres femmes, et notamment employées de la TWC, Harvey Weinstein était sexiste, vulgaire à son encontre. "À de nombreuses occasions, il disait, 'Qu'est-ce qui va pas Sandeep, votre tampon est-il allé trop loin ?'", précise la plainte. Rehal précise également qu'elle a vu Harvey Weinstein nu à plusieurs reprises, ce qui ne l'avait pas empêché de lui dicter des mails dans cette tenue.
Elle assure n'avoir pas été la seule personne à subir ce comportement au quotidien, et croit savoir que c'était "de notoriété publique" au bureau, y compris pour les managers de la TWC dont Bob Weinstein, le frère d'Harvey.
"Dire que le comportement de Weinstein était nocif, sordide, dégradant et agressif est un euphémisme", clame l'avocat de la plaignante, Genie Harrison. Selon lui, les abus de pouvoir de Weinstein démontrés ces dernières semaines ont permis à sa cliente de pouvoir détailler ces deux années passés auprès de lui. Des détails que personne n'aurait voulu croire si elle les avait révélés plus tôt. L'avocat s'est dit "confiant que le jury lui rende justice et restaure sa dignité".
Du côté d'Harvey Weinstein, on nie en bloc. "Mr Weinstein dément catégoriquement ces allégations et ses avocats répondront dans un cadre légal et approprié avec les preuves que ces dires sont faux", affirme un communiqué.