Michel Sarran et Philippe Etchebest ont très tôt tiré la sonnette d'alarme concernant la situation catastrophique des restaurants en France depuis la fermeture des établissements à cause de la pandémie de coronavirus. C'est à présent à Hélène Darroze et Jean-François Piège de témoigner de cette terrible situation.
Au magazine Paris Match dont les deux chefs étoilés font la couverture du numéro à paraître demain, 14 mai, avec le titre La France sans restaurants n'est pas la France, celle qui est à la tête de trois restaurants, The Connaught à Londres, La Jòia et Le Marsan à Paris, n'est pas optimiste et il y a de quoi. Comme le révèle Hélène Darroze, elle est "endettée jusqu'au cou". "Et encore plus maintenant, car, pour survivre, on a été obligés de prendre le PGE, le prêt garanti par l'État ; et je vais faire deux fois moins de chiffre d'affaires. Le pays entier doit nous aider à nous relancer, sinon il y aura une hécatombe de chômeurs et de faillites", a-t-elle même déclaré.
La jurée de Top Chef a donc de fortes craintes et, comme l'explique, elle a une double responsabilité. Si elle a investi de son argent personnel notamment à Paris, en plus de sa banque, "sept copains" ont investi avec elle.
Jean-François Piège est aussi très inquiet : "En cinq ans, avec mon épouse Élodie, on a acheté cinq restaurants [Le Grand Restaurant, Clover Green, Clover Grill, La Poule au Pot, L'Épi d'Or, NDLR]. On a emprunté, on a mis en caution nos appartements, tout ce qu'on a. On a pris des risques. On a aussi contracté un PGE, mais après ? Cet endettement, il va bien falloir le rembourser !"
Dès jeudi 14 mai mai, afin de sûrement mettre du beurre des les épinards, le restaurant d'Hélène Darroze La Jòia proposera de la vente à emporter... en attendant que les restaurants aient vraiment le droit de rouvrir leurs portes.