Elle porte l'étendard de toute une population bafouée. Ouvertement homosexuelle, Hoshi avait tenté de faire évoluer les choses en embrassant sa compagne Gia Martinelli sur la scène des Victoires de la musique le 14 février dernier - une date symbolique ! Mais cette prestation ne lui avait pas attiré que des applaudissements. Au contraire. Au coeur d'une déferlante de haine, la chanteuse de 23 ans raconte s'être rendue au tribunal de grande instance (sans toutefois préciser lequel) le 16 juillet 2020 après avoir porté plainte contre le cyberharcèlement dont elle est la cible : homophobie, harcèlement moral et sexuel, injures aggravées, provocation à la haine...
"J'irai jusqu'au bout pour montrer qu'en tant que victimes, vous devez porter plainte, a-t-elle expliqué sur son compte Twitter. Il ne faut jamais que ça reste impuni. L'écran qui vous sépare de vos agresseurs n'annule pas les lois. C'est dur psychologiquement, mais je ne lâcherai rien." Si jeune, Hoshi a affronté plus d'une fois la bêtise banalisée d'autrui. C'est d'ailleurs ce qu'elle souhaitait dénoncer dans la vidéo qui accompagne son titre Amour Censure, qui se conclut par un résumé de tous les messages qu'elle a pu entendre à la télévision, à la radio, tous ces termes qui ont blessé tous les membres de la communauté LGBT+ dans le plus grand des calmes.
J'en ai eu marre de mettre mes paroles au masculin alors que je mentais complètement aux gens
Le 5 juin 2020, Hoshi a dévoilé au public son deuxième album studio, Sommeil levant. Une pépite énergique dont elle a écrit et composé les quatorze chansons. Elle n'a jamais eu l'intention, d'ailleurs, de mettre son art au service d'une cause. Mais c'est un ras-le-bol général qui l'a poussée à changer d'avis. "Je ne voulais pas exposer ma vie privée dans ma musique de peur qu'on me colle une étiquette, précisait-elle au journal Le Parisien. Et puis, en écrivant cet album, j'en ai eu marre de mettre mes paroles au masculin alors que je mentais complètement aux gens. Cela a été un soulagement. Maintenant, je n'ai plus besoin de me cacher." Et ça, espérons que les homophobes finiront par le comprendre...