En 2013, M6 a commencé à diffuser Les Reines du shopping. Un programme porté par Cristina Cordula qui a rapidement trouvé son public. Au fil des ans, certaines candidates ont émis quelques plaintes, révélant ainsi l'envers du décor. Puis parfois l'animatrice était à son tour épinglée pour des remarques jugées déplacées. Alors que le programme s'est arrêté en 2022, un ancien collaborateur a saisi les prud'hommes puis déposé plainte contre la boîte de production Hervé Hubert, qui gère Les Reines du shopping mais aussi Mask Singer ou encore Zone Interdite.
L'homme, rebaptisé Charles par nos confrères du Parisien, est âgé de 48 ans. Il est administrateur de production dans l'audiovisuel. En bref, "c'est lui qui tient les cordons de la bourse", indique le quotidien. C'est en 2013 qu'il a rejoint la société Hervé Hubert. Et depuis le 14 mai dernier, il a porté plainte pour "tentative d'escroquerie au jugement". Tout a commencé bien plus tôt, aux débuts des Reines du shopping. Le pilote a été validé par M6 et la chaîne a commandé 100 émissions pour commencer. De quoi mobiliser l'équipe de production pendant 10 à 12 mois. Et ceci chaque année jusqu'en 2021. "Il n'y a eu aucune coupure dans l'administration de production", raconte Charles qui a été embauché comme intermittent en CDDU (contrat à durée déterminée d'usage). En novembre 2013, après un burn-out, un contrôle de l'inspection du travail est réalisé. Il faut dire que des assistants monteurs pointent une "surcharge de travail exorbitante".
La société Hervé Hubert a alors trouvé une solution. "Ils ont très vite créé des filiales et ont coupé par exemple la production en deux, une société pour la postproduction, et une autre structure pour gérer le plateau. Quand on est intermittent, on est normalement dédié à un projet et quand on a terminé, on s'en va", déclare Charles. Sauf que rapidement, il travaille sur d'autres émissions, ce qui donne des journées à rallonge de minimum 10 heures. Le tout pour une rémunération qui n'augmente pas. Il s'insurge alors d'une "discrimination salariale". Car il faut savoir que le comptable embauché au-dessus de lui a connu une augmentation de 43,28% en six ans et 38,46% pour la directrice de production. Durant les sept années passées à ce poste, Charles a quant à lui obtenu 4,16% d'augmentation.
Face à la situation et ses CDD renouvelés tous les 15 jours pendant des années, Charles a quitté la boîte en 2021 pour se consacrer à des projets personnels. "J'avais douze mois d'indemnité, à 50% de ce que je gagnais. C'est ce qui a mis le feu aux poudres. Je n'avais pas en tête de me faire payer mes heures supplémentaires au départ", déclare-t-il. Son avocat estime qu'il aurait dû signer un CDI au vu du "caractère permanent" de ses tâches. Le quadragénaire estime alors un manque à gagner d'un peu plus de 90 000 euros entre août 2013 et décembre 2021.
Aux prud'hommes, Hervé Hubert présente des feuilles d'heures signées à l'avance et stipulant huit heures de travail quotidien. Pour Charles et son conseil, il s'agit là de faux puisque les feuilles ne sont "jamais rectifiées quand il y a des heures supplémentaires", ce qui arrive régulièrement. Il décide alors de suspendre la procédure prud'homale pour attaquer la boîte pour "tentative d'escroquerie au jugement" auprès d'un parquet de Paris. De son côté, Hervé Hubert se défend et indique avoir le sentiment que Charles "souhaite récupérer des sous pour maintenir sa boîte à flot".