Iker Casillas n'est plus un joueur du Real Madrid. Après seize années passées à défendre les cages de la Maison Blanche, lui qui n'a connu d'autre club depuis sa tendre enfance, San Iker portera désormais les couleurs du FC Porto. Et le manque de considération à son encontre de la part du Real a suscité la colère de sa mère et la critique des plus grands joueurs espagnols.
Seul face aux journalistes le 12 juillet dernier, Iker Casillas a annoncé les larmes aux yeux son départ du Real Madrid, dont il a porté les couleurs dès ses 9 ans. 25 ans plus tard, l'homme quitte son club de toujours. "Je viens dans ce grand stade pour vous dire au revoir à tous, et plus spécialement au Real Madrid", a-t-il déclaré avant de s'adresser aux fanatiques du maillot blanc : "Le jour difficile est venu où je dois dire adieu au club qui m'a tout donné. Il me semble que c'était hier ce jour où, à 9 ans, j'ai enfilé le maillot pour la première fois. Mon rêve a été comblé. Durant tout ce temps, j'ai été aimé et accompagné. Ce club m'a formé aussi en tant qu'homme et m'a aidé à grandir. J'ai toujours essayé d'incarner ses valeurs."
Des valeurs que le Real Madrid a, lui, totalement bafouées. Contrairement au FC Barcelone qui sait rendre de vibrants hommages à ses joueurs qui quittent le giron, le club merengue a laissé son ancien joueur faire seul ses adieux. Pire : la personne chargée du compte Twitter du club a arrêté de suivre Iker Casillas quelques heures après sa conférence de presse. Pour un joueur qui a tout gagné, sous l'oeil de sa belle Sara Carbonero, avec son club et son équipe nationale dont il fut le capitaine, le Real Madrid a été très loin de sa réputation autoproclamée de plus grand club du monde. De quoi énerver sa maman...
"Iker a subi une pression psychologique, ils l'ont traité différemment des autres joueurs. Je l'ai vu souffrir depuis de nombreuses années, c'est Florentino qui l'a mis dehors parce qu'il ne voulait plus de lui au Real Madrid", avait confié sa mère, très remontée contre le président du Real Madrid. Enervée par le traitement infligé à son fils, compagnon de la sublime Sara Carbonero et papa du petit Martin, Maria del Carmen s'en était prise, dans son élan de colère, au club de Porto, qui a accueilli son fils à bras ouverts cet été : "C'est une équipe de second rang pour quelqu'un de la stature d'Iker. Un champion du monde ne peut pas finir à Porto. Il aurait pu aller où il voulait et je m'en serais moquée si cela avait été le Barça, car eux sont des gentlemen."
Embarrassant pour Iker Casillas et le Real Madrid. Si ce dernier a tenté de rattraper le coup en organisant le lendemain une cérémonie à la va-vite, en présence de supporters et de Florentino Perez, la maman d'Iker Casillas s'est elle exprimée ouvertement pour présenter ses excuses. "Je voudrais m'excuser auprès de Porto pour mes déclarations. Je leur suis très reconnaissante pour mon fils. J'ai parlé à Iker et je regrette ce que j'ai dit. Je suis accablée. Tout ce que mon fils a vécu m'affecte. Les fans du Real Madrid sont sacrés et souverains, j'ai été émue de la façon dont ils ont scandé le nom d'Iker. Je respecte le club et je comprendrais qu'ils soient fâchés, mais il faut qu'ils nous comprennent aussi. Le Real Madrid a été sa maison, ils l'ont tant aimé. Je pense que la plupart des fans du Real Madrid aiment Casillas et se souviendront de lui très longtemps. Le fait qu'Iker doive partir à 34 ans est dur", a expliqué Maria del Carmen, une fois l'émotion digérée.
Et visiblement, le traitement réservé à la star n'a pas plu à Xavi, icône du grand rival du FC Barcelone, qui, lui, a eu le droit à des adieux grandioses avant son départ pour une contrée plus exotique. "Ce qui s'est passé laisse un mauvais goût dans la bouche", écrit-il ainsi dans une tribune dans La Vanguardia. "Ces dernières saisons, j'ai senti qu'il n'était pas aussi heureux qu'avant, poursuit l'ancien international espagnol. Il semblait même amer et je pense que tout le monde dans le pays devrait réfléchir à cela. Il n'est pas normal que les athlètes espagnols en fin de carrière ne soient pas respectés, que les gens oublient tout ce qu'ils ont fait pour leur sport et se concentrent plutôt sur leurs défauts, parfois avec une intention malveillante", a-t-il écrit, soutenant ainsi celui qu'il considère comme "une bonne personne", qui n'a pas changé depuis leur première rencontre en 1997.