

Isabelle Adjani et le Festival de Cannes, c'est comme une grande histoire d'amour, avec ses hauts et ses bas. À l'approche de la 70e édition, Paris Match y consacre un mini-numéro en partenariat avec Renault. En couverture, la grande Adjani pose, élégante et glamour, à côté d'une voiture futuriste. Dans les colonnes du magazine, elle raconte, anecdote après anecdote, sa relation avec le plus grand festival cinématographique au monde.
Elle revient notamment sur un moment-clé de l'histoire de la manifestation. Deux ans après avoir reçu un double Prix d'interprétation pour Possession et Quartet, Isabelle Adjani vient présenter L'Eté meurtrier. Mais le bonheur de défendre un film va virer au drame et se transformer en affront pour la comédienne. À l'époque, on explique que, refusant de jouer le jeu en ne se rendant pas au fameux photocall (séance photo réunissant les photographes accrédités et l'équipe des films sélectionnés), Isabelle Adjani déchaîne la vindicte des photographes. Lors de la projection du film et la montée des marches, d'un commun accord, ils décident de tourner le dos au Palais des Festivals et de déposer leurs appareils photo à leurs pieds, sous les yeux d'Isabelle Adjani.
Pourtant, l'acte d'Isabelle Adjani n'était pas sans raison. Si elle a boycotté symboliquement cette séance, c'est qu'elle voulait faire payer aux photographes leurs intrusions dans sa vie privée. Au final, c'est elle qui est boycottée... Dans Paris Match, elle raconte une version sensiblement différente, évoquant "l'inauguration du nouveau Palais" et le fait que "le règlement ne permettait plus aux photographes d'y rentrer". "Ils étaient vraiment mécontents, et j'ai servi leur cause à mon insu. Quand ils ont décidé de faire cette petite grève en déposant devant moi leurs appareils photo, c'était un coup d'éclat provoqué pour faire valoir leurs revendications, en misant sur l'otage parfaite, celle qui a toujours fui les paparazzi", raconte la comédienne en riant.
Pourtant, elle a souffert de cet épisode. "Ce soir-là, après la projection publique, je me suis quand même sentie en état de choc. Je suis rentrée dans ma chambre d'hôtel et j'ai craqué comme les petites filles injustement punies quand on les forçait à poser sur la photo de famille", se souvient-elle, rajoutant qu'il s'agissait d'une "poignée de photographes, pas plus, avec un gorille agité qui leur monte la tête".
Interview à retrouver en intégralité dans Paris Match, numéro du 10 mai 2017.