"Je ne suis jamais complètement à l'aise avec l'exposition festivalière, qui est quand même violente. Je suis une exhibitionniste d'occasion", dit Isabelle Adjani dans l'édition de ce samedi 12 mai 2018 du quotidien Le Parisien, à quelques heures de présenter en sélection parallèle à Cannes la comédie folle Le monde est à toi, de Romain Gavras, précédée déjà d'une critique très flatteuse.
Nouvelle ambassadrice de beauté de L'Oréal Paris, la grande actrice fait cette année un retour spectaculaire sur la Croisette, trente-sept ans après y avoir conquis un double prix d'interprétation (en 1981 pour Quartet et Possession), vingt-et-un après en avoir présidé le jury (en 1997) et neuf après sa dernière venue (en 2009). Pas son meilleur souvenir, loin s'en faut.
"C'était une venue inutile, statue-t-elle fermement, a posteriori. Il faut venir ici quand on s'aime un peu. Et c'était pour moi une de ces périodes de grand mal-être, avec juste le besoin de rester cachée à la maison." A l'époque, Isabelle Adjani n'affichait pas du tout la même silhouette et devait s'accommoder de rondeurs remarquables...
Une image qui n'est plus aujourd'hui qu'un lointain souvenir, comme elle s'en expliquait dernièrement dans un entretien avec Franck Joucla Castillo pour l'hebdomadaire Paris Match (10 mai 2018) : "Ma ligne ? C'est presque de l'histoire ancienne. C'est réglé pour la vie ! On en parle là, OK, et puis après on n'en parle plus. C'est vital de se trouver et de se retrouver dans un corps dans lequel on se sent bien, un corps qui nous fait du bien en retour du soin que l'on a pris de lui. C'est ce que j'ai fait, j'ai pris soin de moi, de tout mon moi", confiait-elle en toute transparence à propos de ses problèmes de poids révolus. "Adepte des médecines et des gyms douces", l'actrice évoquait le chemin sensé qu'elle a suivi pour reprendre le contrôle de sa santé (physique et psychique, les deux étant liées), préférant aux régimes une "alimentation différente" ("c'est le premier médicament, la prévention prioritaire pour se maintenir en bonne santé") et au sport à outrance marche et yoga : "Le régime draconien, la machine de musculation tous les jours, c'est rude, tyrannique (...) S'enfermer dans une prison pour se libérer, très peu pour moi. Depuis un peu plus de deux ans, j'avance en observant mon tempo... et les cures végétales ont été magistrales dans cette douce "détoxification-régénération"...", détaillait-elle, apaisée.
Un bien-être retrouvé qui se voit et qui se ressent à l'heure où, venue défendre son étonnant personnage de "loufoque diva de cité, qui va loin avec ses coiffures, son maquillage et ses vêtements de mauvais goût", elle renoue avec l'effervescence de Cannes en plein Festival. "Ce qui est génial, c'est d'avoir notre film dans une sélection sans pression de la compétition officielle", observe-t-elle d'ailleurs pour Le Parisien, toujours consciente qu'affronter la Croisette relève pour elle de "l'effort" et même de "l'exploit". Mais cette année, elle sent "plein de bonnes ondes", alors...