Aucun rôle et aucun univers ne peut échapper à la femme caméléon qu'est Isabelle Huppert. Révélée au grand public par le cinéaste Claude Goretta en 1977 dans le film La Dentellière, l'actrice de 69 ans s'est imposée comme l'une des plus grandes comédiennes de sa génération. Alors qu'on vient de la voir dans le thriller haletant La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé, elle est flamboyante dans la comédie policière menée par François Ozon, Mon crime. Elle retrouve ainsi le cinéaste qui l'a brillamment dirigée dans Huit femmes, dans des costumes de star vieillie du cinéma muet. Qui est la véritable Isabelle Huppert une fois que les caméras sont éteintes ? Elle est très discrète sur sa vie sentimentale, partageant depuis des décennies sa vie avec le producteur et distributeur de films Ronald Chammah.
Dans Vanity Fair en 2019, un passionnant portrait d'Isabelle Huppert permettait d'en savoir plus sur l'homme qui partage sa vie. "Lorsqu'ils se sont rencontrés en 1980, Isabelle tournait La Dame aux camélias. Ronnie était l'assistant du réalisateur Mauro Bolognoni. Elle avait 27 ans et lui allait sur la trentaine. Elle sortait d'une relation de plusieurs années avec Daniel Toscan du Plantier, le patron de Gaumont, le studio qui faisait alors la pluie et le beau temps, et elle était déjà en route vers la gloire. Mais elle n'a plus quitté Ronnie qui démarrait à peine sa carrière", lisait-on dans le magazine.
La cinéaste Catherine Breillat aura alors cette phrase amusante dans la revue à propos de ce couple discret, parent de Lolita, 39 ans, Lorenzo, 35 ans, et Angelo, 25 ans : "Elle a marabouté son homme. Grâce à lui, elle ne sacrifie rien, ni sa famille ni son art, les seules choses qui comptent vraiment pour elle. Grâce à lui, surtout, elle n'a jamais sombré dans la folie comme d'autres actrices." Impossible d'obtenir les propres mots de monsieur Isabelle Huppert. Celui qui s'est spécialisé dans la restauration de films anciens ne s'exprime jamais sur sa compagne. Thierry Frémaux, figure du Festival de Cannes, dira de lui qu'il est un "homme délicieux, drôle, cultivé", qui passe sur les tournages de sa bien-aimée ou assiste aux cérémonies qui la récompensent. L'ombre, cela lui convient parfaitement.
Mon crime, en salles dès le 8 mars