La 45e cérémonie des César restera gravée dans les annales. Tout au long de la soirée, l'ombre de Roman Polanski a flotté dans la salle Pleyel à Paris. À travers une flopée de vannes, la maîtresse de cérémonie Florence Foresti a même enfoncer le clou... et n'a pas désamorcé la bombe, tentant de faire rire... raté!
En remportant le prix de la meilleure réalisation pour le film J'accuse, l'époux d'Emmanuelle Seigner a provoqué la stupéfaction de l'assemblée, et Adèle Haenel a tout bonnement quitté les lieux.
Toutefois, son sacre n'a pas choqué tout le monde. Isabelle Morini-Bosc, invitée de la cérémonie, s'est quant à elle dite "ravie" que Roman Polanski "ait été meilleur réalisateur" alors qu'elle était interpellée par les journalistes de Quotidien. Les manifestantes présentes à ce moment-là se mettent à la huer et l'insulter, estimant que c'est une "traîtresse". La chroniqueuse emblématique de Touche pas à mon poste s'est donc empressée de se défendre en révélant avoir elle-même été abusée sexuellement. "J'ai été attouchée pendant 5 ans, j'ai été violée 3 fois, donc j'ai parfaitement le droit de dire que j'aime le film J'accuse. L'antisémitisme est largement un problème aussi important que le reste. Alors, J'accuse, j'adore ce film", a-t-elle assumé. Une séquence sur laquelle Cyril Hanouna a souhaité revenir lundi 2 mars 2020 dans son émission sur C8. L'occasion pour Isabelle Morini-Bosc d'apporter d'autres détails. "Quand je sors des César, je tombe sur une jeune femme qui me dit qu'on aura la peau de Polanski. Je lui réponds que j'ai adoré le film. Après, quelqu'un crie derrière : 'crève sal*pe !' et 'tu mérites d'être violée !' C'est là que je reviens et je dis : 'j'ai été attouchée pendant 5 ans et violée 3 fois, donc je pense avoir gagné le droit de dire que j'aime ce film !"
La journaliste explique ensuite n'avoir jamais eu l'intention de parler de ce traumatisme jusqu'à présent. "Si j'avais vu qu'il y avait Quotidien, je n'en aurais pas parlé. Si j'avais vu qu'il y avait Quotidien, j'aurais dit 'Vous ne connaissez pas mon passé, donc ne dites rien.'" Et de conclure en poussant un coup de gueule sur les réactions disproportionnées selon elle des associations féministes. "J'ai été très peinée par ce qu'il s'est passé. Pour moi, cette hystérie collective, ce n'est pas du tout de la démocratie. Quand j'entends qu'il ne faut pas féliciter le film de Polanski sinon c'est du fascisme, ce n'est pas ça la démocratie !". Un point de vue salué par l'ensemble de ses camarades.