Cela n'était plus arrivé en France depuis 1921. Samedi 17 jui, le très réputé matador espagnol Ivan Fandiño, est mort à l'hôpital de Mont-de-Marsan où il avait été transporté en urgence après avoir été encorné à un poumon lors d'une corrida à Aire-sur-l'Adour (Landes).
Interrogé par l'AFP, le Centre hospitalier universitaire (CHU) a refusé de faire des déclarations. Une source médicale, indépendante, indique cependant que le torero a subi deux arrêts cardiaques dans l'ambulance et est décédé à son arrivée à l'hôpital.
Ivan Fandiño, 36 ans, a été encorné alors qu'il effectuait un quite (une passe avec une cape) à l'un des taureaux de son compatriote Juan del Alamo. Il s'est alors pris les pieds dans sa cape et est tombé au sol. C'est à ce moment que le taureau a perforé son poumon avec l'une de ses cornes. Une scène qui a choqué la foule présente à l'événement. Quelques minutes plus tôt il avait triomphé en coupant une oreille d'un précédent taureau.
Ce drame survient moins d'un an après la mort dans une arène du matador espagnol Victor Barrio, 29 ans. Un peu plus d'un mois auparavant, l'excentrique mexicain El Pana était décédé le 2 juin 2016 à l'hôpital de Guadalajara après avoir été blessé lors d'une corrida à Ciudad Lerno. En France, il faut remonter jusqu'en 1921 pour la mort d'un matador, à l'arène de Béziers.
La disparition d'Ivan Fandiño, valeureux matador originaire d'Orduna près de Bilbao, fera sans nul doute réagir les anti-corridas. Si la corrida reste populaire en Espagne avec environ 1 800 spectacles par an et près de six millions de spectateurs, elle est aussi de plus en plus contestée, avec son interdiction depuis 2012 en Catalogne par le gouvernement nationaliste catalan, tandis que plusieurs villes ont suspendu la feria. Selon l'Association nationale des organisateurs de spectacles taurins (Anoet), les "toros" génèrent annuellement un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros.
Plusieurs hommages, dont celui du maire de Bayonne, ont été rendus :