Nouveau drame dans une corrida en Espagne. Le torero Victor Barrio, 29 ans, est mort samedi 9 juillet 2016 des suites d'un coup de corne lors de la feria de Teruel (centre-est de l'Espagne), a annoncé à l'AFP les organisateurs. Une tragédie que l'Espagne n'a pas connu depuis trente ans !
L'infirmerie des arènes a constaté à 20h25 la mort du torero, qui a reçu un coup de corne du côté droit du thorax, a indiqué Tauroemocion, entreprise organisatrice de la corrida. Les images, diffusées en direct à la télévision, montrent comment Lorenzo, un taureau de plus de 500 kilos, assène le coup de corne fatal, qui semble s'enfoncer sous l'aisselle, balançant et secouant plusieurs fois avec violence le torero en habit de lumière rouge et doré. Puis la bête est éloignée par les compagnons de Victor Barrio pendant que celui-ci gît à terre, les yeux grands ouverts, mais sans doute inconscient.
Le chef du gouvernement sortant espagnol Mariano Rajoy a adressé ses condoléances après sa mort. "Mes condoléances à la famille et les collègues de Victor Barrio, mort à Teruel. Repose en paix", a-t-il tweeté en hommage à ce talentueux torero originaire de Grajera, village de la province de Ségovie, qui avait débuté en 2008 et fréquenté les arènes de toute l'Espagne.
D'après les médias espagnols, le dernier décès d'un torero dans une arène en Espagne remonte à 1985, quand un jeune prodige de 21 ans, José Cubero "El Yiyo", est mort, encorné au coeur. L'année dernière, un autre célèbre torero espagnol, Francisco Rivera "Paquirri" a été gravement blessé après un coup de corne à l'aine. Son père avait d'ailleurs été tué dans des circonstances semblables en Andalousie, en 1984.
Alors que l'Espagne est sous le choc, le débat autour de l'existence des spectacles taurins est relancé. Selon les dernières données officielles disponibles, 1868 corridas ont été organisés en Espagne en 2014. Elles ont attiré six millions de spectateurs selon l'Association nationale des organisateurs de spectacles taurins (Anoet), qui affirme que les "toros" rapportent annuellement 3,5 milliards d'euros.
Et si la tauromachie divise, la mort de Barrio risque de faire couler beaucoup d'encre. Face au lobby, la Catalogne (nord-est) avait ainsi interdit les corridas en 2012 et certaines villes ont suspendu leurs ferias. Le parti de défense des animaux en Espagne, Pacma, qui milite en particulier pour l'interdiction des spectacles taurins, a notamment obtenu un score électoral remarqué aux dernières législatives, dans un pays où les opposants à la corrida se font de plus en plus entendre.
À Pampelune, où se déroule le Sanfermines 2016, un festival qui se tient du 6 au 14 juillet, deux hommes ont été encornés par des taureaux lors de corridas de rues.