Dans son numéro de décembre-janvier, Vogue Paris a réuni Jane Birkin avec ses filles, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon. L'occasion pour le trio de s'épancher dans les colonnes du magazine et de livrer quelques confessions. Mais l'ombre de Kate Barry, la fille aînée de Birkin, plane forcément. D'autant qu'il en est question à plusieurs reprises, notamment au travers des mots choisis par sa mère...
Avec beaucoup de mélancolie, l'iconique amoureuse de Serge Gainsbourg se confie sur son quotidien et son nouveau élan. "C'est moi qui suis inconsolable" reconnaît-elle en expliquant avoir vendu sa maison pour aller habiter à Saint-Germain sur "un coup de folie". Jane Birkin évoque "un désir d'être légère" qui la "poussait à croire [qu'elle était] capable de [se] délester de [son] passé". À tel point qu'elle songe à mettre en vente la maison familiale localisée dans le Finistère. Puis fait volte-face. "Je me suis aperçue que c'était impossible : l'île de mon père en face, les souvenirs de Kate et cette maison si longtemps bourrée d'enfants (...) Il n'y a pas d'autre endroit en France où je me sens légitime", avoue-t-elle.
"Ce dont je suis le plus fière, c'est vraiment Kate, Charlotte et Lou", lâche plus loin celle qui se qualifie de "regretteuse". Il n'en fallait pas plus pour affronter le sujet Kate Barry de manière frontale. "Ah, le manque de Kate... C'est curieux parce que cela fait cinq ans déjà et que le manque d'elle m'attrape constamment, comme hier", déclare la mère de famille en évoquant sa fille "hors norme" qui "avait le temps pour les gens". Et de conter une anecdote : "Dans le train de Brest, la semaine dernière, quand je suis allée au bar, j'ai trouvé un morceau de papier. 'Votre fille Kate m'a sauvé.' Deux fois ! De deux personnes différentes. Je ne sais pas de qui ces mots provenaient. 'Merci pour votre fille Kate.' Donc, elle était toujours à l'écoute et elle a sauvé des gens. Pas de manière spasmodique, comme j'ai pu faire."
En ligne de mire, le centre d'accueil pour désintoxiqués ouvert dans un paisible château de l'Oise à l'initiative de Kate Barry. Elle qui a longtemps lutté contre les addictions aux drogues et à l'alcool savait mieux que personne le combat qu'un toxicomane devait mener pour revenir sur le droit de chemin. Alors il y a vint-cinq ans, elle a ouvert ce centre via l'Apte (Aide et prévention des toxico-dépendances par l'entraide), l'a rendu accessible à tous, riches comme pauvres, avec un accès aux soins. Jusqu'à sa mort en décembre, la photographe trouvait du temps pour se rendre à Bucy-le-Long pour aller aider, écouter. On comprend bien mieux pourquoi sa mère est si fière d'elle.