Jane Campion se souviendra longtemps de son dernier séjour en Inde au Festival International du Film des Femmes de New Delhi qui se tenait au mois de décembre. En effet, la réalisatrice est aujourd'hui au coeur d'un véritable imbroglio...
Le 23 février, le quotidien Time of India révélait que deux réalisatrices invitées au festival avaient été victimes de harcèlement. Et pas des moindres, puisqu'il s'agirait de Jane Campion, Palme d'Or à Cannes et Oscar du meilleur scénario pour La Leçon de Piano en 1993, et Ayesha Arif Khan, une réalisatrice pakistanaise très connue. A l'instar de Justin Timberlake, Le Huffington Post rapporte dans ses colonnes que Jane Campion aurait déposé plainte en ces termes auprès du Ministère du Développement Urbain : "Je ne suis pas la seule réalisatrice à avoir reçu un mauvais traitement. Beaucoup d'autres femmes ont reçu des avances indécentes voire licencieuses de la part du mari de la directrice du festival et se sont senties choquées et furieuses que de telles fraudes scandaleuses aient été permises par les autorités indiennes".
Ayesha Arif Khan aurait également eu à faire face à Bhaskar Deb, le mari grossier, qui lui aurait proposé plusieurs fois de l'alcool, alors que lui même était saoul. Durant la nuit, il aurait tenté de se glisser dans la chambre de la Pakistanaise avec quelques-uns de ses amis.
Des accusations qu'ont rapidement réfutées Bhaskar Deb et sa femme Shyamoli Banerjee, organisatrice du festival, déclarant que ces plaintes étaient fabriquées de toute part. Bhaskar Deb en a profité pour qualifier la réalisatrice néo-zélandaise de "raciste d'Australie", clamant qu'il ne l'avait même pas rencontrée durant son séjour. Quant à la plainte de Khan, elle serait due à des critiques qu'il aurait émises sur ses connaissances cinématographiques...
Michelle Hunziker aurait pu s'emparer de l'histoire, elle qui se bat contre le harcèlement, mais hier, coup de théâtre ! Le site Internet du journal britannique The Guardian reprenait une déclaration de Jane Campion qui niait avoir porté plainte, reconnaissant tout de même avoir eu vent de comportements douteux de la part du mari : "Je n'ai pas été harcelée sexuellement par le mari de la directrice du festival et je n'ai jamais porté cette accusation. Cependant, deux autres participantes à qui j'ai parlé et une troisième dont j'ai entendu l'histoire, ont effectivement eu de mauvaises expériences avec le mari de la directrice du festival et j'ai entendu dire qu'elles avaient porté plainte".
Jane Campion, qui fait partie du cercle très fermé des femmes nominées à l'Oscar du meilleur réalisateur que Kathryn Bigelow vient de rejoindre, reste cependant très remontée contre Shyamoli Banerjee et son mari, fustigeant le manque d'organisation, la déprogrammation de son film Bright Star et les promesses non tenues.
Mais alors que penser des déclarations de Saugata Roy, ministre d'état pour le développement urbain? "Nous avons reçu des plaintes de deux femmes qui ont participé au festival du film, Jane Campion et Ayesha Khan. L'affaire fait maintenant l'objet d'une enquête", confiait-il au Times of India.
Qui dit la vérité? Un ministre qui soutient avoir une plainte d'une réalisatrice qui elle-même soutient ne pas avoir porté plainte... Un bon scénario qui pourrait tourner au vinaigre pour l'un des protagonistes.