Alors qu'il fait son entrée dans la prestigieuse collection de La Pléïade, Jean d'Ormesson a passé ces derniers jours à l'hôpital. Victime d'un malaise lors d'un enregistrement télé, l'académicien avait répondu jusque-là à toutes ses obligations médiatiques. Et révélé que sa vocation d'écrivain lui était venue pour les beaux yeux d'une fille.
S'il avait confié être un amoureux des femmes, et de la sienne en particulier, tout autant que des livres, Jean d'Ormesson ne s'est pas caché ces derniers jours pour réaffirmer que c'est à une fille qu'il devait finalement son entrée dans la plus prestigieuse des collections littéraires, La Pléiade. "Ne comptez pas sur moi pour jouer la comédie de l'auteur dont la vocation était déjà affirmée à 12 ans, raconte-t-il dans les colonnes de Paris Match. Je m'y suis mis à 30 ans pour épater une fille. Ensuite, je n'ai plus rien su faire d'autre alors qu'auparavant, cette idée ne m'avait jamais effleuré."
La suite ? Ce sont pas moins de 39 romans et essais et une entrée à l'Académie française en 1973. Sourire éternel, regard qui frise, intarissable sur la littérature, Jean d'Ormesson, qui a commencé l'apprentissage de la lecture sur les bandes dessinées des Aventures de Bicot, des Pieds nickelés, avant les incontournables romans d'Alexandre Dumas, se verrait bien aujourd'hui "scénariste pour Downton Abbey". Même si en janvier prochain sortira "un gros livre de 600 pages" aux éditions Gallimard. Aujourd'hui, c'est pourtant La Pléiade qui l'accueille en son sein, alors que les auteurs vivants y sont aussi rares qu'un mardi matin sans embouteillages en région parisienne. Un recueil qui réunit quatre de ses oeuvres : Au revoir et merci, écrit au début de sa carrière d'écrivain, et trois romans, La Gloire de l'Empire, Au plaisir de Dieu et Histoire du Juif errant.
"Avec La Pléiade, j'ai mon Nobel en quelque sorte, explique l'écrivain de 89 ans à Paris Match. Et je ne l'échangerais pas contre le vrai. Là, je ne suis pas avec des notables comme à l'Académie, mais avec Homère et Montaigne. C'en est presque gênant." Mais mardi dernier, alors qu'il allait entrer sur le plateau de C à vous animé par Anne-Sophie Lapix, Jean d'Ormesson a été pris d'un malaise. Hospitalisé au Val de Grâce où il passera une première nuit, il est finalement resté une seconde nuit après avoir été victime de nouveaux malaises. À peine sorti d'un cancer, le truculent écrivain n'inspire bien heureusement aucune inquiétude à sa famille, qui a indiqué au Parisien que son état était jugé sans gravité.
Jean d'Ormesson, un entretien à retrouver dans Paris Match du 16 avril 2015