Convoqué le 23 mars prochain devant le tribunal de grande instance de Paris pour s'expliquer sur des faits, entre autres, de corruption de mineure aggravée, Jean-Luc Lahaye était ce 13 février au matin l'invité de Jean-Marc Morandini sur Europe 1, dans Le Grand direct des médias, pour s'expliquer sur cette affaire qui l'a vu arrêté par la police mercredi dernier, avant d'être relâché sous contrôle judiciaire.
"Aucune attirance pour les enfants"
Sur les ondes de la radio, le chanteur de 62 ans, icône des années 1980, a tenu à répéter ce qu'il avait déjà dit précédemment via un communiqué et dans Le Parisien. Il n'y avait rien dans son ordinateur, "aucune photo à caractère pornographique, encore moins pédophile". Et Jean-Luc Lahaye d'asséner : "Je n'ai aucune addiction, aucune attirance pour les enfants. Aucune."
L'histoire est donc incompréhensible pour l'artiste, car, à ce jour, aucune plainte n'a été déposée. "La famille qui a été interrogée est aujourd'hui outrée", ajoute l'homme, meurtri par les proportions que prend cette affaire. Le plus fou selon lui ? "Il n'y a pas de victime." Tout part d'un signalement à la police par Facebook de photos envoyées à l'artiste lors d'une conversation privée, entraînant l'ouverture d'une enquête. "Il n'y a pas de victime, répète Jean-Luc Lahaye. Je ne suis pas responsable des choses que l'on m'envoie."
Photos et faux profil Facebook
Et l'homme de raconter ce qui s'est passé en 2013 avec la jeune fille qui lui a envoyé les photos : "Elle m'a envoyé des photos. Elle a fait comme des milliers d'autres filles, elle a utilisé la méthode dite du cheval de Troie. Elle a utilisé un autre profil, avec son vrai prénom, mais avec un âge qui n'est pas celui qu'elle a." Sur son faux profil, elle prétend avoir 18-19 ans, alors qu'elle avait "presque 15 ans, à quelques semaines près", explique l'interprète de Papa chanteur, qui poursuit : "Elle m'a envoyé des photos à caractère sexuel, comme j'en reçois des centaines, y compris dans les courriers que je reçois tous les jours. (...) Je n'ai rien demandé, rien sollicité."
Jean-Luc Lahaye finit par rencontrer la jeune fille en avril ou mai 2014. "Elle s'est excusée de m'avoir menti", raconte le chanteur, qui répète, encore et toujours : "Je n'ai jamais eu de relation sexuelle avec elle. Il n'y a jamais eu de plainte." Des plaintes que les policiers, selon Jean-Luc Lahaye, ont tenté d'obtenir en allant "démarcher des familles de fans (...) en vue de je ne sais quelle accusation". Des familles qui "sont aujourd'hui révoltées, outrées".
Si l'artiste reconnaît être attiré par les femmes de 18-35 ans plutôt que celles de 60 ans, "ce qui n'est pas un crime", il ajoute : "Et je vous rappelle que la majorité sexuelle est à 15 ans, mais ça ne m'intéresse pas 15 ans."
Pas de plainte et soutien de la jeune femme
A ce jour, "aucune famille n'a souhaité porter plainte. Ces familles, je les connais, ces fans, je les connais." Il juge "incroyable" d'être "obligé de [s]e justifier", parce que des fans lui envoient des photos sur Facebook. "J'ai discuté avec des filles, mais je ne sais pas qui se cache derrière ces profils. Facebook, c'est le grand bal masqué", analyse la star. Alors pourquoi une enquête et une convocation, alors que rien n'a été trouvé sur son ordinateur, et qu'aucune plainte n'a été déposée ?
"Cette fille avait moins de 15 ans quand on a retrouvé ses conversations avec moi dans son ordinateur, avance Jean-Luc Lahaye. Or, entre-temps, elle m'avait contacté sous une fausse identité, qui était majeure. Cette demoiselle, cette jeune fille, va venir parce qu'elle a écrit à mon avocat, elle a écrit la vérité dans une longue lettre pour me disculper. Et elle viendra pour dire la vérité. Elle souhaite venir témoigner en ma faveur et ses parents aussi. Surtout ses parents. Il n'y a pas de plainte des parents, bien au contraire, ils me soutiennent, comme ils le disent dans les auditions."
Un peu humilié et en colère suite aux informations qui font état de photos à caractère pédopornographique sur son ordinateur, Jean-Luc Lahaye se dit "révolté, poignardé dans [s]a dignité d'homme".
Jean-Luc Lahaye interrogé par Jean-Marc Morandini, à retrouver sur le site d'Europe 1