Le commandant Léo Mattei s'apprête à reprendre du service sur TF1. C'est le 27 février 2020 que le coup d'envoi de la saison 7 sera donné. Au programme : deux soirées exceptionnelles avec de nouvelles enquêtes riches en émotion. À cette occasion,Jean-Luc Reichmann -– créateur et acteur de cette création originale – s'est confié à Purepeople sur ces nouveaux épisodes.
Que pouvez-vous nous dire sur cette saison ?
Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai une famille recomposée de six enfants [de 9 à 29 ans, NDLR] et j'ai peur pour eux. C'est ce qui fait mon combat depuis sept ans. Les smartphones m'effraient. Il faut tenir les enfants jusqu'au bout, ne pas leur lâcher la main, continuer à leur parler. Et Léo Mattei est peut-être un moyen pour continuer à dialoguer. C'est peut-être un prétexte pour se réunir tous ensemble. Vous allez voir dans ces épisodes que le danger peut venir de partout, il faut rester trois fois plus vigilant. J'ai été touché de plein fouet professionnellement comme vous l'avez su, personnellement obligatoirement. J'essaie de me battre avec mes arguments et mes moyens en ayant créé cette série.
Quels seront les thèmes abordés ?
Léo Mattei a retrouvé sa fille qui était en centre d'éducation fermé. Donc le thème du rapport père-fille est présent. Il y a la théorie comme il fait partie de la Brigade des mineurs et la pratique avec sa fille qui a été enlevée pendant huit ans. Il l'a retrouvée et, maintenant, il doit vivre avec elle en sachant qu'elle a été prise dans un tourbillon toutes ces années. Un centre d'éducation fermé correspond à la prison pour les mineurs. On a tourné dans un vrai centre, avec de vrais mineurs en difficulté, à Marseille. Donc on est au plus proche de la vérité et de l'actualité. L'enquête se passe dans un centre équestre en parallèle. Et vous verrez que, même là-bas, le danger peut venir de partout. Comme n'importe quel papa, j'ai peur, notamment quand je vois mes enfants branchés sur le téléphone. Ils disent qu'ils restent dix minutes, mais peuvent rester dix heures dessus sans aucun problème.
Limitez-vous ce temps passé sur le téléphone ?
Disons qu'on essaie de limiter les paramètres qui peuvent être désobligeants pour les enfants. Pendant qu'on dîne, il n'y a pas de téléphone. Et pendant les vacances, je leur ai dit que, pendant une heure, s'ils ne prenaient pas leur téléphone, je leur donnerais un euro. Il faut que ce soit des jeux, réussir à les intéresser et trouver des paramètres qui mettent en valeur les enfants pour les porter vers le haut. Mes combats sont les enfants, mais aussi la différence. J'ai écrit Une tâche pistache sur la mienne. J'ai été touché de plein fouet quand j'étais gamin. Je rappelle que, quand j'avais 14 ans, un professeur de français m'a dit : 'La tache, au tableau.' Je m'inspire de mon vécu et de celui avec mes enfants.
On sait qu'il y a un épisode dans lequel on découvre les aventures d'un petit garçon qui est autiste. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Effectivement et c'est un vrai autiste qui joue. Lors du casting, on avait le choix entre dix enfants et je suis tombé sur le seul vrai autiste. Je ne le savais pas. Quand j'ai dit que j'aimerais jouer avec lui, on m'a regardé avec beaucoup d'interrogation. On m'a dit que ça allait être compliqué parce que c'était le seul autiste et qu'il n'avait jamais joué la comédie. Mais ma décision était prise. Ça a pris plus de temps, il a fallu être plus patient et être très à l'écoute, mais on était encore plus proche de la vérité. C'est ma manière à moi aussi de me battre concernant la différence et le respect de la différence. Avec ma petite soeur qui est handicapée, sourde profonde, j'ai pu prendre conscience de tout ça très tôt.
Pour le tournage de cet épisode, vous avez convié l'ancien Maître de midi Paul.
Vous savez, je ne lâche jamais la main des gens. Je ne fais pas ça pour la télé et ensuite je ne donne plus de nouvelles. Je lui ai dit que ce serait sympa qu'il voie un tournage différent. Et il a été passionné. En plus, l'histoire du petit garçon autiste a été écrite avant que Paul n'arrive sur le plateau des 12 Coups de midi. Il y a un alignement des planètes à propos de la différence en ce moment en ce qui me concerne.
Cela lui a-t-il donné envie de jouer ?
Paul est curieux de tout, j'en suis très heureux. Ça lui a surtout ouvert un regard différent sur une manière de produire, de jouer. Il a vu un peu tous les corps de métier. Je veux ouvrir la porte aux jeunes qui en ont besoin. C'est la même chose avec Lenni-Kim. Il n'avait même pas 16 ans quand j'ai animé Danse avec les stars, la saison au cours de laquelle un animateur différent faisait une soirée [saison 8 en 2017, NDLR]. Je l'avais vu sur le plateau et je l'avais trouvé bouleversant. Il chantait, dansait, avait joué un peu la comédie. Je lui avais dit qu'on ferait peut-être quelque chose ensemble. Un an plus tard, ça s'est fait. Et je suis sûr qu'il va exploser. Je laisse leur chance aux jeunes. Pour moi, la société de demain, c'est l'éducation d'aujourd'hui. Lenni-Kim ou Paul peuvent être des exemples sur le travail ou la différence.
Quels seront les autres guests de cette saison ?
On a essayé d'intéresser un maximum de personnes. Lenni-Kim est une véritable porte ouverte sur la jeunesse. Florence Pernel est une super comédienne, on l'a vue il n'y a pas longtemps dans Le Bazar de la charité. Il y a aussi Solène Hébert qui cartonne dans Demain nous appartient. Elle est vouée à un très bel avenir, je pense. Et il y a aussi, et je pense que ça va buzzer, le retour de Sagamore Stévenin (Falco) qui n'avait pas été sur TF1 depuis trois-quatre ans. C'est un vrai événement, c'est un comédien extraordinaire. Je suis très heureux qu'il ait accepté de tourner dans Léo Mattei.
En octobre dernier, le tournage a été stoppé à cause d'une inondation. Pouvez-vous nous décrire un peu ce qu'il s'est passé ?
Effectivement, on a décidé de le stopper, car le centre équestre était sous un mètre d'eau. C'était super dangereux, donc on a arrêté le tournage. Mais ça fait partie des péripéties des tournages. Mais je trouve que ça nous a mobilisés et ça a resserré les liens avec tout le monde. On s'est vraiment serré les coudes. Vous verrez que ça donne des situations au montage qui sont assez cocasses.
Quand le tournage a-t-il repris ?
Le lendemain. Mais on a changé les plans de travail parce qu'on ne pouvait plus jouer dans le centre équestre. Il fallait le temps de tout assécher. Mais ce sont des choses qui arrivent.
Vous avez aussi été victime d'une inondation dans votre maison à la campagne... Pas trop de dégâts ?
Ce n'était pas chez moi. Les réseaux sociaux ont fait des raccourcis. C'était chez un voisin que j'aime énormément.
Sensibilisez-vous vos enfants aux sujets abordés dans la série ?
Disons que mes enfants sont une source d'inspiration quotidienne. On instaure des moments sans téléphone, comme je vous le disais, et pendant ces moments-là, on peut faire un point sur ce qu'il se passe à l'école, sur ce qu'il se passe avec les copains, en boîte de nuit ou au boulot... On est en communication permanente. Ce sont plutôt eux qui me sensibilisent donc sur ce qu'il se passe au quotidien.
Quels principes d'éducation souhaitez-vous leur transmettre ?
L'écoute, le partage, la politesse et le respect de l'autre.
Comment voyez-vous la suite de Léo Mattei ?
Tant que je le pourrai, je me battrai pour cette série et pour les enfants. Léo Mattei est un moyen de garder le contact avec la jeunesse d'aujourd'hui qui fera le monde de demain. Si la série est ce lien avec la jeunesse et si on me laisse la chance de continuer, je me battrai jusqu'au bout.
Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com.