Après la publication de maintes biographies, Jean-Paul Belmondo s'est décidé à écrire lui-même sur sa riche existence. Il publie chez Fayard ses mémoires, Mille vies valent mieux qu'une. L'icône se livre au fil des pages, nourrissant son récit d'anecdotes croustillantes.
Il revient notamment sur sa relation avec l'autre grande star de l'époque, Alain Delon, offrant sa version après que les médias ont fait couler beaucoup d'encre à leurs propos. Il s'attarde également sur la question dans une interview accordée au Point.
Dans ses mémoires, Jean-Paul Belmondo indique que sa première rencontre avec Alain Delon remonte au moment où ils viennent signer leurs contrats pour leurs petits rôles dans Sois belle et tais-toi. Avant cela, ils se croisaient dans les bars de Saint-Germain-des-Prés mais n'avaient jamais vraiment discuté. L'As des as admet qu'ils ont pu être en concurrence pour les mêmes rôles, mais estime que "la presse est allée bien trop loin" : "Il y avait assez de place pour nous deux." Le journaliste du Point met tout de même en avant l'épisode Borsalino : "Je ne suis pas allé à l'avant-première, parce qu'il avait remis son nom en premier sur l'affiche comme producteur. Je lui ai fait un procès au tribunal de commerce, que j'ai gagné, mais c'étaient des disputes d'amoureux, on était des grands copains. Et aujourd'hui, on est très proches. Quand j'ai eu mon accident, il m'a proposé ses services."
Les choses sont plus claires, qu'on arrête de les monter l'un contre l'autre, Bébel et Delon sont différents, le premier est bouillonnant et impatient, l'autre est calme et a besoin de se concentrer pour travailler, mais ce n'est qu'une question de caractère. Et effectivement, aujourd'hui, les deux hommes ont chacun leur place de stars du cinéma avec des vies passionnantes. Jean-Paul Belmondo a croisé les plus grands, notamment en Amérique où il est allé vivre un an en 1967 avec sa compagne Ursula Andress (il a croisé Warren Beatty, Dean Martin, Kirk Douglas... rien que ça !). Il a mené une carrière immense avec des rôles cultes comme dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Il se souvient de la première fois qu'ils se sont vus, quand le réalisateur l'a abordé à une terrasse de café, lui parlant avec son "accent bizarre" : "Il m'invite à tourner dans sa chambre. J'ai cru qu'il était homosexuel, mais ma femme m'a convaincu d'y aller. C'était pour un court métrage."
Plus tard, alors qu'il est au sommet, Jean-Paul Belmondo tourne dans L'Homme de Rio en 1964 et il est catalogué comme héros de comédie d'aventures. Les films d'un autre genre qu'il a tournés ensuite sont étrillés par la critique "et le public n'a pas suivi" : "Je ne peux pas dire que cela ne m'a pas marqué. Bien plus tard, avec Lelouch (Les Misérables, Itinéraire d'un enfant gâté), j'ai pu respirer, retrouver cette liberté."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Le Point du 27 octobre.
Mille vies valent mieux qu'une, de Jean-Paul Belmondo aux éditions Fayard, en librairies le 7 novembre