"Merci la vie ! Je suis gay, têtu et fier de l'être!" Voilà la note joyeuse sur laquelle Jean Paul Gaultier conclut son entretien pour le magazine Têtu, dont il fait la sublime couverture pour un numéro collector exceptionnel consacré (bien évidemment) à la mode. Créateur devenu culte mais aussi personnalité respectée et même adulée des VIP de la planète, la vie a, en effet, bel et bien souri au fringant styliste âgé aujourd'hui de 61 ans. Mais comme celui de tout un chacun, le parcours de Jean Paul Gaultier a également été jalonné d'épreuves, parfois douloureuses comme la perte, en 1990, de son premier amour, Francis, décédé brutalement du Sida.
Amant, ami, conseiller et bras droit, Francis a joué un rôle non négligeable dans l'ascension de Jean Paul Gaultier. Malgré le vide précipité par sa disparition, le jeune styliste ne lâche rien et poursuit sur sa belle lancée. "J'ai continué pour nous. Et pour me changer les idées, j'ai multiplié les collaborations sur des films ou des concerts. J'ai animé avec Antoine de Caunes l'émission Eurotrash, sur la chaîne anglaise Channel 4, raconte Jean Paul Gaultier à Têtu. Ne sachant pas jouer la comédie et parlant anglais avec un horrible accent, j'étais surpris de cette proposition. En réalité, ils m'ont sollicité exactement pour ces raisons-là et je dois admettre que c'était une belle récréation, avec Antoine."
Si avec ses 30 ans glorieuses années de carrière, Jean Paul Gaultier est parvenu à se faire une place de choix dans le monde, souvent impitoyable, de la mode, le désormais sexagénaire n'en reste pas moins un personnage aussi emblématique que mystérieux. Dans les colonnes du magazine Têtu, le créateur lève quelque peu le voile et se confie notamment sur la découverte de son homosexualité.
"[J'ai compris que je préférais les garçons] en voyant Roméo et Juliette de Franco Zeffirelli. C'est vrai que j'étais autant attiré par Olivia Hussey que par Leonard Whiting, livre-t-il. Mais lui me provoquait bien plus de choses. Il y a aussi cette scène dans La Fureur de vivre où James Dean et un autre acteur se roulent par terre. J'ai toujours eu du mal à n'y voir que de la bagarre". Totalement libre et épanoui, Jean Paul Gaultier se fait d'ailleurs porte-parole, dans les pages glacées de Têtu, d'une toute nouvelle devise : liberté, égalité, frivolité. Le styliste y met en scène (en collaboration avec le photographe iranien Ali Mahdavi) une ribambelle de célébrités, dont la pulpeuse Nabilla (qui a déjà défilé pour lui), le très demandé Stromae ou encore la divine Arielle Dombasle, dans des postures oscillant entre féminité et masculinité - le tout avec cette touche de glamour délurée dont seul Jean Paul Gaultier a le secret.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Jean Paul Gaultier dans le numéro collector du magazine Têtu actuellement en kiosques.