"Je ne suis pas carriériste. J'ai gardé mes racines populaires. La mode, je ne l'ai pas faite pour être riche ou célèbre, pour aller dans des cocktails", confie Jean Paul Gaultier dans une interview exclusive à Paris Match. Son passé modeste, le couturier le raconte au magazine. Il révèle notamment : "Mon père était un très mauvais comptable... Ma mère, elle, veillait au budget du ménage."
"Ma vie est tout à fait normale, elle est juste différente de par mon métier", explique Jean Paul Gaultier à Paris Match. Ses cinquante ans de carrière dans la mode n'ont pas changé le créateur issu d'une famille modeste, né à Bagneux et élevé à Arcueil, en banlieue parisienne : "Nous vivions en HLM. J'avais honte... Ma mère était caissière au restaurant de la Caisse des dépôts et des consignations, à Arcueil. Mon père était un très mauvais comptable."
"Mon père était plutôt du genre à s'amuser, il m'a appris à danser le paso doble, ajoute-t-il au sujet de Paul Gaultier, mort en avril 1989. Il rapportait plein de livres, même si on avait des problèmes d'argent. Il voyait un bonimenteur vendre ses cravates ? Il en achetait trois. Ma mère, elle, veillait au budget du ménage. Pour arrondir les fins de mois, mon père, dont l'écriture était belle, écrivait les adresses sur des enveloppes pour des gens qui ne le faisaient pas. Et moi, je collais les timbres." Ce sens de la débrouille, hérité de son père, lui a été grandement utile à ses débuts, dans le Sentier.
"J'y vendais des croquis. C'est ma cousine, des copines, la concierge, qui ont cousu ma première collection. J'ai défilé dans des cafés-théâtres où il y avait encore les décors de la veille", se rappelle JPG sur cette période. Des années plus tard, il a fait ses adieux à la Haute Couture en grande pompe, au cours d'un show mémorable au Théâtre du Châtelet, à Paris.
Retrouvez l'interview de Jean Paul Gaultier dans le Paris Match n°3691, en kiosques ce jeudi 30 janvier 2020.