Jean Rochefort© Angeli
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Dernièrement vu dans Agathe Cléry d'Etienne Chatiliez, Jean Rochefort revient au cinéma dans un registre bien différent pour le long métrage Cavaliers seuls (au cinéma le 5 mai, voir la bande-annonce ci-dessus). Le comédien a signé la réalisation de ce film avec Delphine Gleize et fait éclater la passion bien connue de Rochefort pour ce noble sport qu'est l'équitation. Rochefort cinéaste s'est confié au Figaro et voici quelques extraits de cet entretien plein de flegme et d'humour.
Cavalier averti, Jean Rochefort est passé derrière la caméra pour dépeindre les portraits de plusieurs personnages avec au centre : "Marc Bertran de Balanda [qui a enseigné à Rochefort l'équitation], champion international de saut d'obstacles, instructeur du Cadre noir, paralysé à la suite d'un accident. [...] Autour de lui, le jeune Edmond, 17 ans, son dernier élève, à la silencieuse élégance, et Martine, son auxiliaire de vie."
Cette casquette, relativement tardive, de réalisateur plaît à Jean Rochefort : "Je fais mon premier film à 80 balais, j'en avais 30 quand je me suis vraiment mis à l'équitation... Mon père disait toujours que j'étais lent et tardif ! Toute ma vie, j'ai eu envie de passer derrière la caméra et je me suis toujours dégonflé, jusqu'à ce que je rencontre Delphine Gleize. J'avais admiré son premier film, Carnages."
Prochainement, il sera de retour en tant qu'acteur pour "jouer un vieux sculpteur dans un film espagnol de Fernando Trueba". Ce film, intitulé L'Artiste et son modèle, narrera les aventures d'un peintre spécialisé dans le nu féminin vivant sous l'Occupation.
Son élégance aux accents britanniques fait lui un acteur à la fois charismatique et diablement sympathique. Heureux octogénaire, il se souvient de sa jeunesse : "Je me suis beaucoup nourri de l'ennui des provinces. J'étais un adolescent timide et assez solitaire. Le dimanche après-midi, j'allais voir Gary Cooper et je me disais, c'est là-bas qu'il faut habiter."
Avec une nostalgie pleine d'humour, il aborde ses débuts : "Dans ma bande de copains du Conservatoire, personne ne pensait à devenir une vedette. [...] Belmondo se voyait modestement dans de petits rôles. On lui trouvait un physique impossible, les filles n'en voulaient pas. Quelques années plus tard, elles se jetaient sur lui. Moi, je pouvais me mettre à poil dans la rue, elles ne me voyaient pas !"
S'il se rappelle avec délice du cinéma d'antan, celui d'aujourd'hui le fait aussi vibrer comme la comédie romantique L'Arnacoeur, très beau succès au box office avec Romain Duris et Vanessa Paradis : "Il y a un soin dans l'écriture et dans l'image qui manque à beaucoup de comédies françaises, souvent laides à voir." Jean Rochefort aura la délicatesse de ne pas en citer mais il ne cache pas son opinion sur le genre humain et s'amuse, lors de l'interview à imiter des animaux comme le caméléon ou la taupe. Puis il explique : "Il faut toujours se méfier des hommes. J'avais 14 ans à la Libération. J'ai vu des voisins lapider des femmes et uriner sur leurs cadavres. Les mêmes s'apitoyaient sur un chien, la veille. On est comme ça : on décide qui est l'ennemi et on massacre."
Une fin d'interview sur un ton grave qui rappelle encore et toujours la fascinante personnalité de Jean Rochefort. Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans Le Figaro du 29 avril 2010.
Cavalier averti, Jean Rochefort est passé derrière la caméra pour dépeindre les portraits de plusieurs personnages avec au centre : "Marc Bertran de Balanda [qui a enseigné à Rochefort l'équitation], champion international de saut d'obstacles, instructeur du Cadre noir, paralysé à la suite d'un accident. [...] Autour de lui, le jeune Edmond, 17 ans, son dernier élève, à la silencieuse élégance, et Martine, son auxiliaire de vie."
Cette casquette, relativement tardive, de réalisateur plaît à Jean Rochefort : "Je fais mon premier film à 80 balais, j'en avais 30 quand je me suis vraiment mis à l'équitation... Mon père disait toujours que j'étais lent et tardif ! Toute ma vie, j'ai eu envie de passer derrière la caméra et je me suis toujours dégonflé, jusqu'à ce que je rencontre Delphine Gleize. J'avais admiré son premier film, Carnages."
Prochainement, il sera de retour en tant qu'acteur pour "jouer un vieux sculpteur dans un film espagnol de Fernando Trueba". Ce film, intitulé L'Artiste et son modèle, narrera les aventures d'un peintre spécialisé dans le nu féminin vivant sous l'Occupation.
Son élégance aux accents britanniques fait lui un acteur à la fois charismatique et diablement sympathique. Heureux octogénaire, il se souvient de sa jeunesse : "Je me suis beaucoup nourri de l'ennui des provinces. J'étais un adolescent timide et assez solitaire. Le dimanche après-midi, j'allais voir Gary Cooper et je me disais, c'est là-bas qu'il faut habiter."
Avec une nostalgie pleine d'humour, il aborde ses débuts : "Dans ma bande de copains du Conservatoire, personne ne pensait à devenir une vedette. [...] Belmondo se voyait modestement dans de petits rôles. On lui trouvait un physique impossible, les filles n'en voulaient pas. Quelques années plus tard, elles se jetaient sur lui. Moi, je pouvais me mettre à poil dans la rue, elles ne me voyaient pas !"
S'il se rappelle avec délice du cinéma d'antan, celui d'aujourd'hui le fait aussi vibrer comme la comédie romantique L'Arnacoeur, très beau succès au box office avec Romain Duris et Vanessa Paradis : "Il y a un soin dans l'écriture et dans l'image qui manque à beaucoup de comédies françaises, souvent laides à voir." Jean Rochefort aura la délicatesse de ne pas en citer mais il ne cache pas son opinion sur le genre humain et s'amuse, lors de l'interview à imiter des animaux comme le caméléon ou la taupe. Puis il explique : "Il faut toujours se méfier des hommes. J'avais 14 ans à la Libération. J'ai vu des voisins lapider des femmes et uriner sur leurs cadavres. Les mêmes s'apitoyaient sur un chien, la veille. On est comme ça : on décide qui est l'ennemi et on massacre."
Une fin d'interview sur un ton grave qui rappelle encore et toujours la fascinante personnalité de Jean Rochefort. Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans Le Figaro du 29 avril 2010.