Comme une douce revanche...
Le 9 juillet dernier, Andy Murray était en larmes, inconsolable après sa défaite face à Roger Federer en finale de Wimbledon, devant son public. Soudain, le Britannique devenait humain, touchant, lui que l'on voyait le plus clair de son temps énervé et à qui arracher un sourire revenait à tenter d'apprendre à compter à un chien. A 25 ans, le jeune homme venait de passer à côté d'une occasion unique de décrocher son premier titre du Grand Chelem, et chez lui qui plus est... La faute à un Roger Federer des grands jours qui, à 31 ans, ajoutait une nouvelle ligne à sa déjà fort longue liste des records.
On pensait alors qu'Andy Murray entrerait dans la légende des perdants magnifiques, incapables de gagner malgré un nombre toujours plus grand de finales disputées. Mais tout cela, c'était avant les Jeux olympiques de Londres et une nouvelle finale face à Roger Federer, sur le Centre Court de Wimbledon. Un remake parfait et un scénario en or pour l'Écossais qui la veille s'était débarrassé de Novak Djokovic pour accéder, une nouvelle fois, à sa finale. Et tout un peuple derrière lui y croyait, massé sur le célèbre Mount Murray (ça ne s'invente pas), une petite colline qui surplombe Wimbledon et fait face à un écran géant.
Mais face au maître des lieux, sept titres pour le Suisse, la tâche s'annonçait ardue. D'autant que Roger Federer comptait bien accrocher le seul titre majeur qui manque à sa collection. Alors quelle ne fut pas la surprise du public de voir son chouchou dominer aussi facilement le numéro un mondial... Car durant un tout petit moins de deux heures, Andy Murray joua un tennis parfait. Une correction, une déculottée même, durant laquelle Roger Federer fut incapable de contrer les assauts du Britannique. Malgré pléthores de balles de break, Roger Federer ne sembla jamais en mesure d'inquiéter Andy Murray, porté par une foule en délire. Trois petits sets (6-2, 6-1, 6-4) et la star locale pouvait verser sa larme, avant de se précipiter dans les tribunes pour embrasser sa compagne et sa maman, en larmes.
Le moment était grand, était beau, la victoire impressionnante et indiscutable. De longues minutes passées à communier avec son public, à le remercier, et Andy Murray pouvait se replonger dans la compétition. Il disputait en effet la finale en double mixte quelques minutes plus tard, avec sa partenaire Laura Robson, 18 ans à peine. Et une nouvelle médaille qui venait ponctuer une journée riche en émotions, comme il le révélait aux rares journalistes présents en conférence de presse, la majorité d'entre eux ayant déserté pour la finale du 100 mètres et le roi Usain Bolt.
"C'est la plus grande victoire de ma carrière, le meilleur match que j'aie jamais joué, confiait un Andy Murray encore marqué par la cérémonie protocolaire et le God Save the Queen chanté à l'unisson avec le public. J'ai perdu beaucoup de matches difficiles jusqu'ici. Et je me suis posé tellement de questions. (...) J'aimerais gagner un Grand Chelem, mais je n'échangerais cette médaille d'or contre rien au monde."