Ce mardi 7 août dans la soirée, les Bleues ont tour à tour connu les larmes de tristesse et les larmes de joie. Après des premiers tours maîtrisés de bout en bout, les équipes féminines de handball et de basket-ball abordaient leurs quarts de finale avec l'étiquette de favorites, capables d'aller chercher la plus prestigieuse des médailles. Mais les Jeux olympiques sont parfois cruels, et les deux groupes connurent des destins bien différents...
Le handball à genoux
En entrant dans le Copper Box de Londres, les filles d'Olivier Krumbholz semblent à la fois sûres de leur force et tendues par l'enjeu. L'enjeu, c'est une place en demi-finale avec la certitude d'une médaille, tant la France a fait preuve de maîtrise dans la phase de poule, se débarrassant à la fois de la Norvège (championne olympique, quadruple championne d'Europe en titre) et de la Corée du Sud (médaille de bronze lors des JO de Pékin). C'est dire si la France, qui a réussi un merveilleux championnat du monde l'année dernière, débarque en favorite face au Monténégro, qui compte tout de même dans ses rangs les deux meilleures joueuses du monde et une ossature d'une douzaine de joueuses évoluant dans l'équipe de Buducnost, championne d'Europe en titre.
"Ce serait trop con d'avoir fait tout ça et d'échouer en quarts", avait prévenu Raphaëlle Tervel, qui disputait là ses dernières olympiades. Au terme d'une première mi-temps serrée (13-13), les Tricolores avaient fait preuve d'un manque de réalisme criant. L'équipe sûre d'elle-même qui avait survolé les qualifs n'était plus. En face, le Monténégro ne jouait pas forcément bien, mais la France n'en profitait pas pour creuser un écart flagrant. Résultat, les Bleues perdirent peu à peu leur maigre avantage de trois buts, pour s'incliner sur une dernière action confuse conclue par un jet à 7 mètres (22-23)... Cruel et terrible pour les filles qui s'écroulaient en larmes, inconsolables sur le terrain. Comme à Pékin où elles avaient échoué au même stade de la compétition, alors qu'elles étaient également favorites. La finale leur tendait les bras, le podium leur était destiné, mais, incapables de se libérer, elles n'ont pas su saisir cette chance qui se présentait à elles.
"Après la défaite de Pékin, je vais penser qu'on est maudites en quarts de finale des Jeux. Ce n'est pas tout à fait la même chose qu'il y a quatre ans, mais c'est le même aboutissement. Nous ne pouvons pas nous en vouloir parce qu'on a tout donné. (...) Le quart perdu à Pékin m'a hantée jusqu'à aujourd'hui. Celui-là va me hanter quatre ans de plus", confiait Alexandra Lacrabère, dépitée. "Certains ont cru que ce tournoi était pour nous. Finalement, non... C'est un échec de plus qui se joue à rien, une balle qui traîne...", ajoutait Allison Pineau. Une déception terrible et légitime et des larmes qu'il faudra sécher pour repartir au combat et aller chercher le titre de championne d'Europe qui sera remis en jeu en décembre prochain...
Le basket au rebond
Et si les larmes coulaient du côté du Copper Box, la Basketball Arena voyait les Bleues danser de bonheur sur le parquet. Alors que l'on sentait une nouvelle élimination se profiler, les Françaises accusant un retard de 13 points à la mi-temps, Céline Dumerc prit une fois de plus ses responsabilités pour inscrire 14 points en onze minutes face à des Tchèques totalement dépassées. Les vice-championnes du monde 2010 encaissèrent un violent 30-17 dans le dernier quart temps et voyaient les Tricolores empocher leur qualification pour les demi-finales grâce à 3 petits points (71-68) ! Un braquage en règle qui vaut d'ailleurs aux joueuses le surnom des "Braqueuses"...
"J'ai du mal à réaliser, on a été menées tous le match. On a fait un match ridicule sur le plan tactique. On les a laissées s'enflammer. C'est magique, je n'ai pas de mots. Les Braqueuses, ça nous colle bien à la peau, on aime bien se faire peur, on y laisse des plumes aussi. Mais si, à la fin, on gagne tout le temps, ça me va aussi. (...) c'est le meilleur moment de ma carrière", déclarait une Cécile Dumerc aux anges au micro de France 3. Les Françaises pouvaient exulter, tomber dans les bras les unes des autres et sauter au centre du terrain. Un bel exploit qui vient remonter le moral des troupes après la désillusion des handballeuses...