À l'affiche de deux films en ce moment, Joaquin Phoenix incarne Jésus dans Marie-Madeleine dont la vedette n'est autre que sa compagne à la ville, Rooney Mara, mais il joue également le caricaturiste alcoolique John Callahan dans le biopic Don't Worry, He Won't Get Far on Foot, de Gus Van Sant, où il incarne cet artiste punk devenu paraplégique à 21 ans après un accident de voiture survenu au début des années 1970. À quelques détails près, un personnage proche de Joaquin Phoenix. Enfin pense-t-on.
"Mon alcoolisme a correspondu à un moment hédoniste de ma vie, rien à voir avec la douleur que cherchait à fuir Callahan", affirme-t-il dans une rare interview accordée au site culture du Point, Le Point Pop. La star Gladiator et Walk The Line parle avec ce franc-parler qu'on lui connaît. "Vous, les journalistes, vous pensez que ma vie est une lutte depuis l'enfance. Beaucoup d'erreurs ont été écrites, mais maintenant je n'en ai plus rien à foutre, je connais ma vérité. Oui, un soir, mes freins ont lâché et j'ai fait quelques tonneaux, mais je n'ai même pas été blessé. À aucun moment, je n'ai songé à cet épisode quand Gus m'a parlé du rôle. Mais je comprends votre réflexe, j'ai parfois le même", confie-t-il.
Au cours de l'interview, il est également question de croyance, puisque Joaquin Phoenix incarne un fascinant Jésus dans Marie-Madeleine. "Il y a encore cette croyance que, parce que mes parents faisaient partie des Enfants de Dieu, j'ai grandi dans une secte de bigots", déplore Phoenix. Fondée en 1968 par l'ex-télévangéliste David Berg, cette secte avait été dissoute en 1978 après des accusations de pédophilie et de prostitution.
"Mes parents, qui étaient des penseurs libres et naïfs, avaient été séduits par l'idée d'approcher la religion différemment, raconte l'acteur. Dès qu'ils ont réalisé les agissements de cette secte, ils nous ont emmenés loin de ces enfoirés. Je suis très en colère quand je lis qu'ils ont été irresponsables et qu'ils nous ont mis en danger : j'ai eu les parents les plus aimants, dévoués et protecteurs qui soient. Il faut condamner sans réserve ce genre de culte, mais soyons honnêtes : et l'Église catholique, combien d'enfants violés en son nom ? La corruption et l'abus de pouvoir existent dans toutes les religions."