Le 29 décembre 2017, Netflix dévoilera Arkangel, le premier épisode de la 4e saison tant attendue de Black Mirror. À la réalisation de ce premier volet, une star hollywoodienne et une femme en même temps : Jodie Foster. La réalisatrice de Money Monster, qui est déjà passée par la télé avec Orange Is The New Black et House of Cards, se frotte à un passionnant sujet, celui d'une mère qui, après avoir failli perdre sa fille, va tout faire pour la protéger au point de tester une nouvelle technologie permettant de traquer son enfant. Pour Jodie Foster, dont la mère lui a imposé son futur métier d'actrice et qui est elle-même maman de deux garçons, Charles (19 ans) et Kit (16 ans), cela fait écho à son vécu.
"Nous sommes toutes des mères abusives", reconnaît avec humour la réalisatrice, qui se dit "rigoureuse et sans doute un peu dirigiste" avec ses garçons. Sa mère, l'éducation, il en sera beaucoup question : Jodie Foster révèle ainsi dans Madame Figaro avoir "été élevée par une mère célibataire", "forte, seule, sans aucun soutien financier", avec ses avantages comme ses inconvénients, à savoir "une relation profonde mais compliquée". Elle ne regrette pas que sa mère lui ait imposé les caméras dès l'âge de 2 ans, même si elle reconnaît qu'elle n'était "pas faite pour devenir actrice". "Vouloir que son enfant ait une vie différente de la sienne, avec des opportunités multiples et une estime de soi impeccable, est une jolie idée. Mais il y a aussi dans la démarche quelque chose de désespéré et presque louche, ayant à voir avec la culpabilité, la névrose, la folie de vouloir exister par procuration", avoue Jodie Foster en faisant résonner son expérience personnelle et Arkangel.
Aujourd'hui, c'est différent. "J'ai encore ma mère. Elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer, annonce Jodie Foster, 53 ans. Elle est un peu partie mais je suis restée extrêmement proche d'elle. C'est le moment pour moi de prendre soin d'elle et de lui rendre ce qu'elle m'a donné." Et parmi ces dons se trouve la force de l'actrice et réalisatrice. "Encadrée" par sa mère, ayant grandi avec un père absent, elle a appris à se blinder et se forger une carapace, à ne jamais céder aux démons du business. "J'ai commencé à faire des films dans les années 1970, j'étais une enfant, il y avait du sexe et des drogues partout, mais j'ai été préservée de tout parce qu'il y avait ma mère", assure celle qui, adorée du grand public, est devenue un exemple pour les femmes dans la machine patriarcale d'Hollywood.
Interview à retrouver en intégralité dans Madame Figaro du 28 décembre 2017.