John Galliano revient. Lentement, mais sûrement. L'ancien directeur de la création de la maison Dior, licencié en 2011 après ses propos racistes tenus à la terrasse du café La Perle à Paris, semble être débarrassé de ses démons. Et il accorde une longue interview au magazine Le Point en kiosques ce 5 juin 2014 face au neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Extraits.
La figure d'un père
Né à Gibraltar d'une mère espagnole et d'un père italien, John Galliano se souvient de son père dans les colonnes du newsmagazine, un homme qui l'a marqué durant son adolescence. Car depuis son retrait de la vie publique, John Galliano a eu le temps d'analyser son parcours de vie et a confié ses tourments aux meilleurs psychanalystes avant de s'entretenir avec Boris Cyrulnik.
"Je comprends mieux mon enfance, je découvre que j'ai été maltraité par mon père puis harcelé à l'école car j'étais homosexuel", dit-il. Et de poursuivre sur son adolescence qu'il qualifie de "douloureuse".
"J'avais peur de l'âge adulte, d'ailleurs, jusqu'à la mort de mon père, je pensais ne jamais devenir adulte", confie-t-il, soulignant qu'il avait "peur du regard de (s)on père, cet hétérosexuel italien".
Plus épanoui mais toujours blessé, John Galliano tente de se reconstruire, notamment grâce à son compagnon, Alexis Roche, qui l'a beaucoup soutenu.
Un homme amoureux
"Je suis homosexuel. J'ai toujours su que je l'étais et je me disais que c'était mal. Je souffrais quand je voyais un homme que je trouvais beau ou séduisant. Jusqu'à il y a deux ans, je ne me serais jamais autorisé à saisir la main d'Alexis dans la rue", dit-il.
"Alexis m'a beaucoup aidé. Il a tout fait pour moi. Son dévouement m'a coupé du monde, je ne savais pas héler un taxi, envoyer un mail", confie John Galliano, qui prépare activement son come-back sous les projecteurs.
Car si depuis le mois de mai, le créateur de génie assure la fonction de directeur artistique pour la chaîne de beauté russe L'Étoile, il n'oublie pas pour autant la création de mode et entend bien revenir en beauté.
"J'ai vécu un face-à-face avec mes démons. Je me suis reconstruit, Aujourd'hui, je découvre la vie jour après jour", lâche un John Galliano qui va de l'avant même si ses paroles extrêmes le hantent toujours.
"Ce qui s'est produit dans le café parisien La Perle était un mécanisme de défense. Je répétais un schéma que j'avais tant connu, adolescent et j'étais sous un mélange explosif de médicaments et d'alcool. Le 24 février 2011, je n'étais plus moi. J'ai dit la chose la plus horrible, la plus insupportable, la plus terrible qui soit", dit-il.
Passionné de mode, John Galliano pourrait nous surprendre encore. Il l'assure : "Je n'ai pas encore fait ma meilleure collection. Le nouveau Galliano sera plus grand et plus fort."
À suivre...
Entretien à retrouver en intégralité dans le magazine Le Point, en kiosques.