Il devait être annulé, mais le défilé a finalement eu lieu. Mais, encore une fois, sans son créateur. Après le show Dior déjà dans les annales, la maison John Galliano présentait sa collection dimanche 6 mars 2011.
Bien sûr, John Galliano, dans la tourmente, n'était pas présent. Le styliste britannique, écarté de la maison Dior et accusé d'avoir proféré des propos racistes et antisémites, serait entré en cure de désintoxication en Arizona après avoir présenté ses excuses. La procédure de licenciement est en cours et il devrait être convoqué dans quelques semaines par la DRH de Dior, après sa cure.
Et c'est dans le salon parisien d'un hôtel particulier luxueux que la collection a été présentée, et très applaudie par quelques invités triés sur le volet.
Comme vendredi 4 chez Dior, c'est Sidney Toledano (PDG de Christian Dior, qui détient 91% du capital de John Galliano) qui a accueilli les invités avant de déclarer à l'AFP : "Dans les épreuves, il faut avancer, garder le cap et avancer." Et de poursuivre : "Je suis là pour les équipes." Des équipes baptisées "petites mains" des ateliers, ovationnées chez Dior pour le salut final.
Depuis le début du scandale, vendredi 25 février, Sidney Toledano n'a pas manqué de s'exprimer et sa réaction rapide vis-à-vis de cette affaire a d'ailleurs été saluée.
L'automne/hiver 2011-2012 vu par Galliano
Pour cette collection spéciale, John Galliano a surfé sur la mode rétro comme il sait si bien le faire. Le talentueux créateur britannique a dynamisé les silhouettes des années 50 avec des tailles marquées. Le tweed, la fourrure et la soie étaient omniprésents et les tailleurs laissaient la place à des robes du soir tout droit sorties des années 20. Dans un décor baroque, les mannequins, perchés sur des talons vertigineux, déambulaient avec un make-up prononcé, marque de fabrique de Galliano.
Quand reverrons-nous ses créations ? Et quel est son avenir ? Nous en saurons plus après le procès qui aura lieu à la rentrée de septembre sans doute. John Galliano a été renvoyé devant le tribunal correctionnel à Paris pour "injure raciale". Il reste innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à condamnation définitive.