L'affaire John McTiernan pourrait bien faire l'objet d'un scénario hollywoodien. De la fiction à la réalité, il n'y a qu'un pas que le réalisateur des Die Hard Piège de Cristal et Une journée en enfer franchira, malgré de nombreux recours. En effet, le cinéaste de 62 ans devra purger un an de prison ferme, débourser 100 000 dollars, et vivre trois ans sous liberté surveillée.
Pour comprendre cette histoire rocambolesque qui dure déjà depuis longtemps, il faut remonter à 2002. A cette époque, John McTiernan est sous le feu de la critique. Le réalisateur de Predator et Last Action Hero n'est plus aussi culte qu'il l'était au début des années 1990. Pire, ses deux derniers films (Thomas Crown et le 13ème guerrier), sortis en 1999, sont des flops commerciaux. Contesté, le metteur en scène cherche à comprendre.
En 2002, alors qu'il tourne Rollerball, il engage un détecteur privé spécialisé dans les stars hollywoodiennes, Anthony Pellicano, afin que celui-ci enquête sur le producteur du film, Charles Roven, et le mette sur écoute. Sauf que le cinéaste n'imaginait alors pas avoir traité avec un homme qui sera arrêté pour plus 70 chefs d'accusation. En 2008, McTiernan nie pourtant être lié à Pellicano ; il encourait pour cela quatre mois de prison. Il n'assume pas, et le combat judiciaire dure. En octobre 2010, la sentence est portée à un an de prison ferme. Il fait appel une première fois, mais la sentence est pourtant confirmée en ce début d'année 2013 alors même qu'il avait changé sa déposition et accepté sa culpabilité afin de faire réduire la peine prononcée, ce qui lui valu l'accusation d'avoir menti au FBI, un chef d'inculpation plus important que son implication dans la mise sur écoute. Selon The Hollywood Reporter, le réalisateur pourrait demander à la juge fédérale de reporter son emprisonnement.
Quant à Anthony Pellicano, croulant sous des chefs d'accusation tels que corruption de policiers, association de malfaiteurs ou encore écoutes illégales, l'ex-détective privé des stars purge quinze ans de prison ferme.