All Black aujourd'hui plus que jamais. Samedi 28 novembre 2015, dix jours après la mort de Jonah Lomu, inoubliable bulldozer des terrains de rugby terrassé par une crise cardiaque à seulement 40 ans, des milliers de personnes se sont rassemblées autour de sa famille à Auckland, en Nouvelle-Zélande, pour une cérémonie traditionnelle à sa mémoire à l'occasion du Aho Faka Famili, la "Journée de la famille".
Avant un hommage qui s'annonce bouleversant lundi à l'Eden Park, fief des All Blacks, et des funérailles privées mardi, c'est toute la communauté des Iles du Pacifique qui se réunissait dans le chagrin mais aussi dans un esprit de célébration. "Nous venons pour saluer sa mémoire dans le quartier et avec les gens auprès desquels il a grandi", a souligné Tana Umaga, ex-capitaine emblématique de la sélection néo-zélandaise dont Jonah Lomu porta à 63 reprises (pour 37 essais, dont 15 en Coupe du monde) de 1994 à 2002 la tunique frappée de la fougère argentée. Ofisa Tonu'u a renchéri en évoquant une commémoration "joyeuse" de "la carrière de Jonah et l'héritage qu'il a laissé".
Si beaucoup arboraient, pour cette cérémonie, la tenue traditionnelle des Tonga ("ta'ovala"), en souvenir des années d'enfance que le défunt y passa, les deux jeunes fils de Jonah Lomu, Dhyreille et Brayley, portaient un maillot floqué de son nom et de son fameux numéro 11, auprès de leur mère Nadene, effondrée sous son large chapeau noir en arrivant sur le lieu de la cérémonie, le Vodafone Events Center, avant de suivre le cercueil dans la salle, accompagné jusqu'à l'estrade par un haka, et d'y recevoir les condoléances des personnes réunies. La mère de l'ancien rugbyman, Hepi, et son frère John, vêtu d'un T-shirt "Team Lomu" en plus de l'habit tongien, étaient également présents. Ce dernier a remercié, au nom de sa famille, les autorités locales pour avoir permis cette cérémonie traditionnelle qui leur tenait à coeur. "Ce grand homme a affronté tant d'épreuves, depuis son enfance et tout au long de sa vie (...) Son coeur était si grand qu'il touchait énormément de monde, même dans les moments où il n'allait pas bien, tellement l'amour qu'il portait aux gens était immense", a pour sa part souligné son beau-père, Mervyn Quirk.
A l'image des innombrables messages endeuillés et témoignages de sympathie qui ont afflué du monde entier suite à l'annonce de son décès, on s'est souvenu, en ce jour de la famille, non seulement d'un athlète redoutable qui a marqué l'histoire du sport jusqu'à ce qu'une maladie rénale n'interrompe sa carrière, mais aussi d'un homme aux qualités de coeur immenses et un père dévoué qui aurait aimé tenir jusqu'à ce que ses fils soient adultes : "Un immense totara [conifère endémique de la Nouvelle-Zélande, NDLR] a été abattu. Et nous n'en verrons pas d'autre comme lui, a assez bien résumé le gouverneur général de Nouvelle-Zélande, Sir Jerry Mateparae, dans son allocution rapportée par le site stuff.co.nz. Il nous a impressionnés par son courage, son humilité, sa grâce sous la pression... La détermination qui était la sienne à utiliser son influence et son aura au profit d'autrui était exemplaire."