Au lendemain d'une journée chargée en audiences au palais de la Zarzuela, heureusement égayée par la cravate rose pastel du prince Felipe et le jabot violet de la princesse Letizia, le roi Juan Carlos et la reine Sofia d'Espagne s'acquittaient mercredi 21 décembre 2011 d'une formalité protocolaire importante, qui annonce, du moins les Espagnols l'espèrent, le vent du changement en 2012.
Au crépuscule d'une année éprouvante qui a vu le pays s'empêtrer toujours plus dans la crise, les sujets demander des comptes à la famille royale quant à l'utilisation des 8,4 millions d'euros qui lui ont été alloués pour 2011, et le scandale Noos exploser, embarrassant le roi et l'obligeant à exclure son gendre Iñaki Urdangarin et fustiger son "comportement peu exemplaire", l'heure était venu d'accueillir Mariano Rajoy dans ses nouvelles fonctions de président du gouvernement.
Sorti nettement vainqueur dès le premier tour des élections générales de novembre 2011, anticipées de quatre mois par le premier ministre sortant José Luis Zapatero, lequel avait annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat, Mariano Rajoy, chef de file du Parti Populaire (plus de 44% de suffrages), effectuait sa prestation de serment au palais royal. Un rite de passage auquel il s'est plié dans le respect des traditions (devant un crucifix, un exemplaire de la Constitution de 1980 et une bible publiée à Valence en 1791), en présence notamment du président du Congrès Jesus Maria Posada, du président du Sénat Pio Garcia Escudero, et de hauts magistrats.
Il a été imité ce jeudi 22 décembre par les ministres nouvellement nommés.
Le gouvernement sortant avait été gratifié quelques jours auparavant d'un déjeuner au palais royal. Place aux successeurs...