A l'heure des vacances, et à mi-chemin d'une année 2013 éprouvante pour la monarchie ibérique en raison des différents scandales survenus depuis deux ans (en particulier l'enquête et le procès du gendre du souverain, Iñaki Urdangarin, pour détournement de fonds), le roi Juan Carlos Ier d'Espagne devait avoir la tête aux vacances. Mais, presque à l'heure des vacances, celle de quitter la péninsule pour l'île de Majorque et le palais Marivent, l'horreur et le deuil national...
Dans la presse, l'annonce du recul du chômage (de 27,1% à 26,2%) pour la première fois en deux ans passe presque inaperçue, noyée sous un déluge de chagrin et d'effroi suite à la catastrophe ferroviaire survenue à Saint-Jacques de Compostelle, la plus grave de l'histoire du pays depuis 1944, qui a coûté la vie à au moins 78 personnes, et a fait 178 blessés, dont 35 se trouvaient encore jeudi soir dans un état critique. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a décrété trois jours de deuil national, la région de Galice, sept.
En signe de deuil précisément, le roi Juan Carlos Ier et son héritier le prince Felipe avaient renoncé à leurs prochains engagements, annulés. A la place, le souverain espagnol s'est rendu jeudi soir sur les lieux de la tragédie pour témoigner de son émoi et de son soutien, tandis que l'enquête en cours s'oriente vers une négligence coupable : un conducteur du train aurait admis avoir roulé à 190km/h sur un tronçon limité à 80km/h, abordant un virage à cette allure... Blessé et hospitalisé, il a été placé en garde à vue jeudi soir pour imprudence et doit être entendu ce vendredi.
"Toute l'Espagne est émue par cet événement, tous les Espagnols s'unissent à la douleur des familles des personnes décédées. Nous espérons que les blessés récupèreront petit à petit", a déclaré le roi, qui s'est rendu au chevet des blessés au CHU de Saint-Jacques puis à l'hôpital La Rosaleda et a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Toujours aidé de béquilles depuis sa dernière opération de la hanche, Juan Carlos Ier a également adressé ses chaleureuses félicitations aux bénévoles, aux secouristes et à tous les intervenants ainsi qu'aux donneurs de sang pour "l'esprit citoyen" dont ils ont fait montre.
Vendredi, c'est au tour du prince Felipe et de la princesse Letizia de se rendre sur les lieux du drame.