Il y a un an, Julien Clerc terminait la tournée au tour de son album Partout la musique vient. Pour quelques fans privilégiés, qui le suivent partout, l'artiste accepte de jouer un soir les chansons qu'ils avaient choisies : que des raretés. Julien Clerc a alors eu l'idée de cette double compilation, qui sort ce vendredi 18 novembre, dont la liste des titres a été choisie, à 98%, par ses admirateurs. Un disque compile ses plus grands tubes, quand le second ressort des petits bijoux oubliés. Fans, je vous aime, est aussi accompagné de l'inédit Elle et moi, dédié à son épouse Hélène Grémillon. À cette occasion, le chanteur de 69 ans s'est longuement confié au magazine VSD et il est revenu sur son étonnante famille.
Julien Clerc a été élevé par son père qui, chose rare à l'époque, avait obtenu sa garde. Le chanteur n'avait pas 2 ans quand ses parents se sont séparés. Ainsi passait-il la semaine avec son père et ses nombreux demi-frères et demi-soeurs : Jean-Noël Leclerc, Gérard (journaliste et époux de Julie d'Europe 1), Sylvie, Christine et Marianne. Il était très proche de sa belle-mère, Ghislaine, disparue en 2011. C'est elle qui l'a mis au piano, son instrument de prédilection. Mais il rejoignait chaque week-end sa maman, Évelyne Merlot, dont il s'est ensuite énormément occupée. Dans VSD, Julien Clerc confie : "Je n'ai vu mes parents côte à côte que lors de mon premier Olympia, en 1970."
L'artiste raconte ensuite : "Ma mère a été très présente au tout début et je me suis occupé d'elle. J'ai voulu qu'elle arrête de travailler à partir du moment où j'ai gagné de l'argent comme pour rattraper des trucs dont je n'étais absolument pas responsable ; un classique chez les enfants de divorcés. Bref, j'ai entretenu ma mère." Ce qui, à le lire, n'était pas sa plus riche idée : "Cela a été une très grosse connerie car dès qu'elle ne m'entendait plus pendant deux jours à la radio, elle pensait que c'était fini pour moi et donc pour elle aussi. Et après, j'ai tenu : j'ai payé ses maisons jusqu'à la fin de sa vie."
Dès qu'elle ne m'entendait plus pendant deux jours à la radio, elle pensait que c'était fini pour moi et donc pour elle aussi
Au lancement de sa précédente tournée, en mars 2015, Julien Clerc disait dans Le Figaro à propos de sa maman qu'elle lui répétait : "Mon bonhomme, tu n'as l'air heureux que sur scène." Et l'interprète de la Jupe en laine de raconter : "Elle me suivait partout, à mes débuts. Elle m'a accompagné lors de mon premier Midem, pour mon premier voyage au Canada. Quand je lui faisais écouter mes nouvelles chansons, elle avait le don pour repérer le futur tube", se souvenait-il avec tendresse.
Pour VSD, Julien Clerc évoque une autre figure fondamentale de son parcours, le parolier Étienne Roda-Gil, mort en 2004. Les deux artistes n'avaient pas tout à fait la même vision de leur collaboration qui a donné naissance à des classiques comme La Californie, Ce n'est rien ou Le Patineur et Utile : "Un jour, on a eu une conversation qu'avec le temps je vois comme fondatrice. Je lui disais : 'M'emmerde pas, on écrit des petites chansons. Plus tard, quand on sera plus là, tout le monde n'en aura plus rien à foutre de nous. C'est comme ça, c'est la vie.' Ça le mettait dans une colère ! 'C'est faux ! On va laisser quelque chose à nos enfants ! On est en train de faire une oeuvre !' Je lui riais au nez, se souvient Julien Clerc, ce qui faisait redoubler sa colère. Il avait un peu raison, mais moi aussi car il ne faut pas prendre tout ça trop au sérieux. Il faut rester léger, sinon ça vous empêche d'avancer."
Quarante-quatre de ces "petites chansons", avec lesquelles beaucoup d'entre nous ont grandi, sont aujourd'hui réunies dans Fans, je vous aime. Quant à la scène, Julien Clerc y pense déjà pour 2018 afin de célébrer ses 50 ans de carrière...