Karl sera toujours Karl, mais il ne sera peut-être plus allemand, prochainement... Alors que l'actualité de ce jeudi 10 mai 2018 est occupée notamment par la rencontre et les échanges à Aix-la-Chapelle d'Emmanuel Macron et Angela Merkel à l'occasion de la remise d'un prix européen, l'un des plus fameux ressortissants d'outre-Rhin fait entendre sa voix. Et elle est très véhémente envers la chancelière allemande.
Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire français Le Point, actuellement en kiosques, Karl Lagerfeld tient un discours très critique envers Angela Merkel, dont les prises de position en termes de politique migratoire et leur impact sur l'extrême-droite germanique, qui en profite, pourraient l'inciter à renoncer à la nationalité allemande. "Avait-elle besoin de dire qu'il fallait accueillir un million de migrants (...) ? Il faut se souvenir du passé qu'on a en Allemagne, fustige le directeur artistique de la maison Chanel, âgé de 84 ans. Je déteste Mme Merkel pour l'avoir oublié. Elle a voulu se donner une bonne image, c'est son côté fille de pasteur qui ne supporte pas le mal que l'Allemagne a fait aux autres après 1933. Le paradoxe, c'est qu'en voulant réparer ce mal, elle le précipite au pouvoir. L'AfD était inexistante et en une seule phrase elle l'a fait exister en s'aliénant 2 millions d'électeurs et en envoyant 100 de ces néonazis au Parlement."
"Si ça continue, assène ensuite le natif de Hambourg, j'abandonne la nationalité allemande. Je ne veux plus faire partie de ce club de néonazis. Je ne veux pas devenir français pour autant. Je n'aime pas les nations, je suis cosmopolite. Je ne me sens pas allemand, je suis hanséatique." Pas même monégasque, lui qui entretient une amitié précieuse avec la princesse Caroline et fait chaque année office pour elle de maître d'oeuvre du Bal de la Rose sur le Rocher ?
La question sensible de l'accueil des migrants semble avoir tendance à faire perdre son sang-froid à Karl Lagerfeld puisque, quelques mois après lui avoir valu une vive polémique suite à des propos tenus à l'antenne de C8 en novembre 2017, voilà qu'elle lui fait faire la girouette : il y a quelques mois, il affirmait en effet à Madame Figaro être "schleu à fond, un schleu de Weimar au goût du jour" : "C'est dans mes gènes et je ne me gêne pas. Et ce n'est pas parce que Mme Merkel fait des bêtises que je vais renoncer à être allemand", assurait-il alors.