Certains ont peut-être encore en mémoire les images du prince William et de Kate Middleton faisant la course en équipage en bateau-dragon sur le lac Dalvay, sur l'île Prince Edward, ou glissant paisiblement et en toute intimité, le lendemain, sur les eaux calmes du lac Blatchford, dans les Territoires du Nord-Ouest, en 2011 au Canada, lors de leur première tournée royale en tant que mari et femme. Cinq annnées plus tard, le couple princier s'adonnait le 30 septembre 2016 aux mêmes distractions, cette fois sur la côte Ouest du pays.
Au lendemain d'une journée dont le prince George et la princesse Charlotte ont été les vedettes, le duc et la duchesse de Cambridge profitaient de l'avant-dernier jour de leur seconde visite officielle au Canada pour découvrir l'archipel pacifique Haida Gwaii (anciennement îles de la Reine-Charlotte) qu'ils avaient sans doute observé du ciel lors de leur déplacement à Vancouver, situé face au littoral de la Colombie-Britannique et au sud du golfe d'Alaska. Leurs enfants étant à nouveau restés aux bons soins de leur nourrice, William et Kate ont pu à loisir s'immerger dans les traditions locales des Premières Nations (Indiens), quittes à susciter malgré eux la controverse...
A leur arrivée, le prince et la princesse britanniques de 34 ans se sont vu offrir en guise de cadeau de bienvenue et gage de respect des écharpes traditionnelles de la communauté indienne Haida, qu'ils n'ont évidemment pas manqué de porter aussitôt - a priori le complément parfait, pour Kate, à sa veste toute neuve de la marque canadienne Smythe, portée sur un haut clair Somerset by Temperley et un jean Zara. Le seul problème, qui a eu vite fait de sauter aux yeux des observateurs avertis, c'est que ces écharpes qui marquaient dans les temps anciens le rang et la puissance de ceux qui les portaient contenaient de la fourrure. Plus précisément de la fourrure de loutre de mer (une espèce qui vit entre autres dans le Pacifique Nord), historiquement réservée aux matriarches, aux chefs et aux membres les plus influents de la communauté. Attention danger... Royauté et fourrure ne font pas bon ménage, de nos jours. D'autant que les loutres de mer ont été chassées pour le commerce de leurs peaux jusqu'à l'extinction dans l'archipel Haida Gwaii - qui se fournit depuis auprès d'autres régions où l'espèce, essentielle à l'équilibre de l'écosystème, est encore présente, notamment du côté de la réserve de Bella Bella, où Kate et William sont passés précédemment lors de leur séjour. Le prince William, ardent défenseur des espèces animales menacées, et son épouse, qui partage ses convictions, risque de se sentir mal lorsqu'il réalisera. Diplomatie et respect des cultures oblige, il s'est évidemment gardé de tout commentaire, et c'est avec beaucoup de bonne volonté que le couple s'est prêté au programme concocté en son honneur, notamment une partie de pêche.
Pour leur premier engagement du jour, le duc et la duchesse de Cambridge ont fait une arrivée très typique et atypique à la fois, se rendant en canoë traditionnel au site Haida Heritage, qui entretient le patrimoine culturel de la communauté. William et Kate, qui ont de sérieuses notions en navigation, n'ont pas hésité à prendre les rames et à contribuer à l'effort collectif. Accueillis par les chefs des Haida au pied d'un totem majestueux, ils ont assisté à une cérémonie de bienvenue rythmée par des performances traditionnelles, et le petit-fils de la reine Elizabeth II s'est exprimé : "Le lien historique entre la Couronne et les peuples des Premières Nations est fort, et c'est un lien qui est cher à mon coeur", a-t-il notamment déclaré. Le couple a aussi eu droit à un petit cours sur les totems.
William et Kate ont ensuite visité un hôpital flambant neuf, dévoilant une plaque pour l'inaugurer, qui présente notamment comme avantage de permettre aux femmes enceintes de rester dans l'archipel pour accoucher. Jeunes parents, ils ont entendu avec plaisir les témoignages de certaines intéressées.
La suite et la fin de cette journée dans l'archipel Haida Gwaii se déroulait au grand air : une sortie en mer à bord du Highlander Ranger pour promouvoir la pêche auprès des jeunes, avec des membres du Skidegate Youth Centre ! Et question promotion, la duchesse Catherine a mis les mains dans le cambouis : sans hésiter, Kate a manipulé tant un gros crabe - lequel, certes, ne se débattait guère, a contrario de celui de William - qu'un des poissons fraîchement pêchés, l'attrapant par les branchies, comme une pro. Outre le sport, la photo et le jardinage, nous aurait-elle caché une autre de ses passions ?
Les conditions étaient idéales et le capitaine du bateau s'est félicité d'avoir à son bord des invités d'honneur aussi passionnés par la nature. Après une leçon de pêche au saumon infructueuse, William et Kate ont été captivés par la remontée des pièges à crabes. "Ils sont si gros !", s'est exclamée la duchesse, demandant aussitôt à en attraper un.
Ce samedi 1er octobre, le duc et la duchesse de Cambridge passent les dernières heures de cette tournée royale au Canada du côté de la capitale provinciale Victoria, visitant notamment un centre familial et un foyer engagé pour la santé mentale, avant de repartir pour Londres.