Keira Knightley sait dorénavant que ses mots sont proprement pesés et éventuellement utilisés comme munitions contre elle. Castée dans le rôle féminin principal du reboot de Jack Ryan réalisé par Kenneth Branagh avec Chris Pine, l'actrice se retrouvait face à ses propres déclarations puisque un mois plus tôt, elle avouait son désir de ne plus tourner de superproductions pour éviter l'attention des médias. Une confession qui n'a pas tardé à lui être renvoyée par la presse pendant la promotion de son film romanesque Anna Karénine, une adaptation du classique de Tolstoï pour laquelle la réalisateur Joe Wright lui a demandé d'abandonner sa célèbre moue pour coller à sa relecture moderne - sale temps pour Keira Knightley.
Forcément très chic pour la première du film romanesque au Festival de Toronto, Keira Knightley a expliqué à IndieWire pourquoi ses deux prochains films seraient plus amusants que ses précédents choix : "J'ai réalisé que j'ai passé cinq ans à faire des films où je meurs à la fin et je me suis dit que je devrais faire quelque chose de positif." Elle vient donc de boucler la comédie romantique encore intitulée Can A Song Save Your Life avec Mark Ruffalo, "un petit, petit budget à New York" sur une chanteuse qui essaie de percer. "J'ai du chanter, je ne suis pas une très bonne chanteuse mais j'espère être assez bonne pour faire semblant" avoue t-elle avant d'expliquer que l'improvisation a été déterminante dans sa décision de remplacer Scarlett Johansson, annoncée dans un premier temps : "J'aime travailler avec un texte, et John Carney [le réalisateur] ne fait pas ça, Mark Ruffalo non plus, il aime improviser. Ça me terrifie plus que toute autre chose, et je me suis dit que je devrais sortir de ma zone de confort avant de devenir trop rigide dans ma manière de travailler. Alors quatre jours avant le tournage, John m'a dit 'nous jetons le scénario par la fenêtre, nous allons tout improviser'. Ce qui est mon idée de la terreur, mais aussi la raison pour laquelle je voulais le faire."
Pour ce qui est de sa présence dans le film d'action Jack Ryan avec Chris Pine, elle ne se cache pas la vérité : "C'est du pur divertissement. C'est quelque chose que je n'ai pas fait depuis un long moment. Ce n'est pas rare mais c'est Kenneth Branargh qui le réalise, et joue le méchant. Il est une des raisons principales pour lesquelles je voulais être actrice, j'étais tellement obsédée par Henry V, Beaucoup de bruit pour rien et Hamlet, alors la chance de travailler avec lui m'a convaincue, même si ça n'a rien à voir avec ces films. Il est aussi l'un des comédiens de théâtre les plus phénoménaux que j'ai vus, alors je voulais pouvoir l'observer un peu." Un raisonnement qui rappelle celui de Natalie Portman qui avait exceptionnellement accepté un rôle dans Thor (2011) pour pouvoir travailler avec Kenneth Branagh - manque de chance, elle est attachée par contrat aux suites, pas lui.
Conçu comme une fresque ambitieuse en décors naturels, Anna Karénine a du être repensé lorsque Joe Wright (Orgueils et préjugés, Reviens-moi) a compris qu'un tournage en Russie aurait doublé le budget. Inspiré par la valse factice des aristocrates du XIIIe siècle, le réalisateur a décidé de tourner son adaptation dans plusieurs décors qui communiquaient entre eux, permettant de connecter un lac gelé à une salle de bal. Une approche moderne qui propulse le film parmi les prétendants aux Oscars 2013.
Anna Karénine, en salles le 5 décembre.