Rencontre avec les acteurs Kev Adams et Christian Clavier à l'occasion de la sortie en salles du film Les Profs dont ils sont les comédiens principaux.
Tranquillement installés dans une suite du Fouquet's, les deux acteurs se font face. Comme un symbole, les deux hommes ayant au moins deux générations d'écart, mais en commun un même lycée : Pasteur à Neuilly. "J'y ai fait toute ma scolarité, et on sent encore la troupe du Splendid dans les murs", confie Kev Adams, admiratif. Celui qui "rêve d'être comédien depuis tout petit" ne pouvait pas "ne pas penser à cette troupe, leurs conneries, les premiers sketchs". Cela forgera son expérience et son envie de scène.
Aujourd'hui, Kev Adams, 21 ans, est une idole des jeunes. Il ne peut plus s'en cacher, certains le lui reprochent ouvertement, mais il l'assume. Arguant "l'intéressante proposition de Pef", il avoue ne pas s'être "posé la question 'est-ce que ça va trop faire l'ado, est-ce que t'en as pas déjà fait assez'". L'éternel adolescent ne manque pas de sincérité, mais il ne compte pour autant se cacher derrière ce personnage, alors qu'il vient d'entrer dans l'âge adulte : "Je vais passer à autre chose, dans mon spectacle, dans un nouveau film que je tourne, vous verrez", glisse-t-il avec sourire.
Face à lui, Christian Clavier est attentif, il boit les paroles de son improbable partenaire à l'écran, à qui il a donné de nombreux conseils. Ce qui motive l'ex-Visiteurs pour s'afficher aujourd'hui en Tirocu dans Les Profs, c'est "de faire des choses extrêmement libres sur le plan de la comédie, d'aller au bout" en pointant du doigt le discours de Pierre-François Martin-Laval. Un metteur en scène qui l'a séduit, d'ailleurs : "On ne peut pas faire rire quand on n'est pas en confiance avec le réalisateur", lâche l'acteur, avant d'évoquer le "problème de Louis de Funès quant il fait Oscar avec Édouard Molinaro" et le "fait que ça ne fasse pas rire" son directeur de l'époque. Le tournage sera alors chaotique. "Le rapport de confiance vous permet d'éviter cela", se laisse dire Christian Clavier.
Christian Clavier a dû néanmoins affronter ses souvenirs de jeune étudiant. "Quand je pense à mes années lycée, j'ai des visions de profs qu'on a pu sadiser", avouera-t-il alors que pour Kev Adams, ses "années lycée, c'est les filles". "Nous, ce n'était pas mixte, dit-il au jeune humoriste. C'était plutôt pour moi une prise de conscience de ce que je voulais faire, grâce mes copains, la bande du Splendid." Un son de cloche très différent pour Kev Adams : "C'est là que j'ai découvert les femmes. C'était ma raison d'aller à l'école, des matins où je ne voulais pas, je pensais à une fille que j'avais envie de voir, comment elle pouvait être habillée, et j'y allais !"