La polémique autour du trop-plein de violence présumé de Kick-Ass 2, dixit son acteur Jim Carrey, se poursuit. Après les deux tweets sans équivoque postés par le comédien, c'est au tour du producteur délégué du film (Mark Millar, également co-créateur du comic-book originel) et du distributeur Universal de réagir.
Dimanche, Jim Carrey soulève un tollé de réactions après avoir posté deux tweets dans lesquels il annonce se désengager de la promotion de Kick-Ass 2, prévu dans les salles pour cet été. En cause : la violence. "J'ai fait Kick-Ass un mois avant Sandy Hook [tragique fusillade en décembre 2012 qui a fait 28 victimes dont 20 enfants, NDLR] et désormais, en toute conscience, je ne peux tolérer ce niveau de violence", lâchait-il, avant de poster un second message : "Toutes mes excuses aux autres personnes impliquées dans le film. Je n'ai pas honte, mais les événements récents ont changé des choses dans mon coeur."
Entre les lignes, Jim Carrey confirmait donc qu'il ne participerait pas à la promotion d'un film qui fait l'éloge de la violence. Un paradoxe pour un acteur qui campe un paramilitaire ultrapatriotique et "qui avait adoré le premier film", confiait Mark Millar. Ce dernier, producteur délégué du film, tente de comprendre ce "défenseur passionné de la limitation des armes et respecte ses opinions politiques et son opinion." "Mais je suis dérouté par cette annonce soudaine, sachant que tout ce qui a été tourné était déjà dans le scénario il y a 18 mois, écrit-il sur son blog. Il est vrai que le nombre de morts (dans le film) est très élevé, mais un film qui s'appelle Kick-Ass 2 se doit d'offrir ce que promet le titre." Il défend néanmoins l'adaptation sur grand écran : "C'est sa décision, mais je n'ai jamais vraiment adhéré à l'idée selon laquelle la violence dans la fiction conduit à la violence dans la vraie vie, pas plus que les sorts d'Harry Potter ne créent des sorciers."
Du côté d'Universal, même son de cloche. Si le désengagement de Jim Carrey à la veille d'un début de promo pouvait nuire au film, il n'en est rien pour le studio qui chapeaute la franchise naissante. Simon Hewlett, responsable du marketing chez la major, décrit une "aventure plus grande, vilaine et gonflée". Si on en croit ses dires, ce qui n'est pas pour déplaire aux amateurs du premier volet porté par Aaron Taylor-Johnson et Chloë Grace Moretz dans les rôles principaux (qu'ils reprennent), Kick-Ass 2 sera "irrévérencieux, sombre, et souvent offensif". Ou comment confirmer que la violence sera bien présente, ce que laissait déjà entendre la bande-annonce. En revanche, devant l'audience d'un congrès annuel pour les distributeurs européens, Universal ne pipe mot sur le cas Jim Carrey. Preuve que le malaise, s'il doit être profond, est pour l'heure bien masqué.