Énième rebondissement dans l'affaire Koh Lanta.
Hier, mardi 2 avril, la société de production du jeu, Adventure Line Production, a remis les enregistrements vidéo du tournage de cette première journée d'aventure qui aura coûté la vie à Gérald Babin au service de police chargé de l'enquête ouverte pour homicide involontaire. Mais l'avocat de la famille, Me Jérémie Assous a annoncé à l'AFP que les bandes s'arrêtaient juste aux premiers moments du malaise de Gérald et qu'elles "ne fournissent pas l'intervention médicale". Une information que Sébastien Petiot, secrétaire général d'ALP, avait lui-même révélée la veille au Point.
Gérald Babin, 25 ans, est mort des suites d'une crise cardiaque le 21 mars dernier au Cambodge à l'issue du premier jeu d'équipe de Koh Lanta, un tir à la corde. Pour faire la lumière sur son tragique décès, TF1 et ALP ont demandé l'ouverture d'une enquête. Après avoir procédé à une autopsie préliminaire ne révélant aucune anomalie cardiaque et vasculaire, les enquêteurs ont demandé la mise à disposition des enregistrements du jeu, qui aura été fatal à Gérald.
Alors que la production s'est exécutée hier, comme l'a confirmé Sébastien Petiot, l'avocat de la famille a révélé que les vidéos ne montraient pas le malaise de Gérald. En effet, les images fournies ne montrent ni l'intervention du médecin Thierry Costa, qui s'est depuis donné la mort le 1er avril, ni le malaise de Gérald. Une révélation qui n'est pas étonnante au vu de l'intervention de Sébastien Petiot, hier, dans le Point. En effet, celui-ci avait déclaré : "Nous avons filmé l'arrivée des candidats sur l'île et jusqu'à l'incident qui a frappé Gérald Babin. Donc, les premières crampes." Sébastien Petiot n'a donc jamais nié que les rushes s'arrêtaient avant le malaise. Mais alors pourquoi assurer que ces derniers devraient permettre "d'éteindre toutes les polémiques nées de témoignages anonymes" ? Le mystère reste entier ! Quid du reste des enregistrements ?
L'avocat ne peut croire que le malaise n'ait pas été filmé. Me Jérémie Assous déclare : "Il est impossible qu'ils aient cessé l'enregistrement au moment où il a été pris de crampes. Si la société de production avait agi conformément aux règles et à la loi, elle se serait empressée de communiquer l'intégralité de l'enregistrement." Les enregistrements auraient-ils été détruits ? Jérémie Assous se veut menaçant : "Si la partie de l'enregistrement relative à l'intervention médicale et à l'évacuation a été détruite, nous demanderons à ce que le ministère public et le juge d'instruction qui va être désigné en tirent toutes les conséquences."
A noter également que dans le cadre de l'enquête, une liste des candidats et des membres de l'équipe de production est en cours de constitution. Ceux-ci seront appelés dans les prochains jours à témoigner. Me Jérémie Assous compte bien faire éclater la vérité grâce à ces témoignages, rappelant "qu'aucune cause de confidentialité n'est valable dans le cadre d'une enquête préliminaire et d'une instruction".
Hier soir, mardi 2 avril, le PDG d'ALP, Franck Firmin-Guion, et Guillaume, coéquipier de Gérald (qui s'était déjà exprimé sur RTL), sont intervenus au Grand Journal de Canal+. Étrange nous direz-vous de communiquer sur une autre chaîne que TF1... Soulignons que Le Grand Journal est produit par la société KM qui appartient à l'un des principaux groupes télévisuels Zodia Media, groupe télévisuel dont la division France (ex Marathon Group) réunit également les sociétés de production Marathon et Adventure Line Production, producteurs de Koh Lanta. La prise de parole du PDG dans Le Grand Journal n'est donc pas anodine et témoigne de la volonté de la société de production de maîtriser sa communication de crise au maximum... Cette intervention n'aura en revanche pas apporté de nouvelles précisions. Franck Firmin-Guion a tout de même révélé un chiffre clé : le temps qu'il aura fallu à l'hélicoptère pour arriver après l'arrêt cardiaque de Gérald, soit 9 minutes.
Dix jours après la mort de Gérald Babin, sa famille ne s'est toujours pas exprimée. Comme le mentionne Le Parisien de ce jour, le jeune homme sera inhumé vendredi 5 avril au cimetière municipal de Grez-sur-Loing.