Attendu dans les salles pour le 12 février 2014, La Belle et la Bête se dévoile un peu plus via quelques nouvelles images. Des clichés qui ont pour particularité d'être accompagnés d'un commentaire du réalisateur en personne, Christophe Gans. En exclusivité pour Première, le metteur en scène en dit un peu plus sur cette nouvelle adaptation qui sera, semble-t-il, éloignée de l'imagerie Disney de ce conte connu de tous.
Après avoir révélé Léa Seydoux dans le costume de Belle, et Vincent Cassel dans celui de la Bête (dans une version humaine bien sûr, pas de monstre pour l'heure), tous deux dans les bras l'un de l'autre, Christophe Gans lève le voile sur de nouveaux clichés, dont un montrant la belle Léa Seydoux dans une robe rouge. Rampant sur le sol d'une forêt enneigée, suivie par un homme dont on n'arrive à discerner le visage, ce cliché est "l'un des rares extérieurs de La Belle et la Bête, qui a été filmé presque intégralement en studio et dont l'image était contrôlée dans les moindres détails". Pour cette séquence, Gans dit s'être "souvenu du tournage de Crying Freeman dans l'hiver canadien. Comme les journées étaient très courtes, on terminait en éclairant la forêt une fois la nuit tombée. J'en ai parlé à Christophe Beaucarne, le chef opérateur, et nous avons décidé de filmer de nuit, dans une forêt avoisinante, en multipliant les sources de lumière. Un cauchemar en termes de production, puisque nous cumulions les inconvénients des prises de vues en extérieur : les heures sup, les caprices de la météo et une note d'électricité conséquente. Mais le résultat est d'enfer !"
Une autre photographie d'une scène elle aussi tournée en extérieur présente l'autre couple du film. "Eduardo Noriega, que j'avais découvert dans Tesis et Ouvre les yeux d'Alejandro Amenábar, interprète Perducas, la mauvaise fréquentation du frère de Belle, raconte le réalisateur. Avec Astrid, jouée par Myriam Charleins, il forme l'autre couple du film. D'un côté, on a l'amour pur de la Belle et de la Bête, de l'autre, la relation tordue entre Perducas et cette voyante qui, tout en étant sa compagne, lui fait peur. Ce jeu de miroirs pose la question de ce qu'est l'amour vrai, au-delà des apparences."
A chaque image correspond un contexte, la suivante met en scène André Dussollier. Un acteur pris sur le tard, puisque le rôle central du père devait revenir à Gérard Depardieu. Mais ce dernier "nous a fait faux bond deux semaines avant le début du tournage, confesse Gans. Il a fallu réagir vite. Mon ami Nicolas Boukhrief, qui avait fait jouer André Dussollier dans Cortex, m'avait dit que c'était un bonheur de travailler avec lui. Je m'en suis souvenu et j'ai rencontré André à l'hôtel Lutetia, à Paris. Le lendemain, il m'a donné son accord, et c'était parti. Léa et André se sont très bien entendus et ont trouvé une façon de suggérer leur proximité par des échanges de regards. C'est venu naturellement, sans insistance de ma part. Le résultat est très beau à l'écran."
Film fort d'un casting quatre étoiles (Audrey Lamy, Sara Giraudeau et Yvonne Catterfeld sont également de la partie), La Belle et la Bête se veut une oeuvre appliquée et techniquement inspirée. Pour ce faire, les plateaux sont délocalisés à Babelsberg où "Metropolis, L'Ange bleu, Loulou ont été réalisés", se félicite Gans, qui évoque le "luxe insensé" d'avoir à disposition une salle de montage près des plateaux. L'une des photos montre d'ailleurs un plan large de la salle à manger de la Bête, "un des plus grands décors du film [qui] a été intégralement construit pour l'occasion avant d'être détruit au bout de deux semaines pour laisser la place à un autre".
Enfin, Christophe Gans manipule l'art du teasing en montrant de dos la fameuse Bête, agenouillée dans la chambre de Belle devant un bassin d'améthyste. Au cinéaste d'évoquer un costume dans lequel "on retrouve un condensé de tout ce que j'aime dans le fantastique classique : le Fantôme de l'Opéra, le comte Dracula, le héros défiguré de Phantom of the Paradise".