Les festivités ont démarré pour le Festival de Cannes 2024 ! Ce mardi 14 mai a eu lieu l'ouverture de la manifestation, avec la projection du nouveau long métrage de Quentin Dupieux, Le Deuxième Acte. Le prolifique réalisateur a présenté, hors compétition, son oeuvre aux côtés de ses comédiens : Manuel Guillot, Raphaël Quenard, Vincent Lindon, Léa Seydoux et Louis Garrel. Une belle brochette d'artistes que les photographes ont retrouvé lors du photocall organisé ce mercredi 15 mai, dans des tenues un tantinet plus décontractées, mais toujours très chic. Une équipe de choc toujours aussi complice.
Léa Seydoux a troqué sa robe longue recouverte de sequins argentés signée Louis Vuitton pour un tailleur bleu marine de la même maison. L'actrice de 38 ans, qui a brillé dans la Palme d'or La Vie d'Adèle, a pu retrouver son partenaire de La Belle Personne, long métrage qui l'a révélée il y a seize ans, Louis Garrel, ce dernier ayant esquissé de timides sourires devant les flashes. Vincent Lindon, souvent à l'honneur à Cannes après un prix d'interprétation (La Loi du marché), une Palme d'or (Titane) et la fonction de président du jury, était dans son élément tandis que Raphaël Quenard, nouvelle sensation du cinéma français qui a décroché le César de la révélation cette année avec Chien de la casse a multiplié les regards tendres avec sa partenaire Léa Seydoux.
Lors de la conférence de presse au Festival de Cannes ce mercredi, Léa Seydoux a été interrogée sans surprise sur le mouvement #Metoo qui a pris une ampleur sans précédent en France depuis les accusations de Judith Godrèche il y a quelques mois. Pour la petite-fille du milliardaire Jérôme Seydoux, co-président du groupe Pathé, les choses changent dans le milieu du cinéma : "Je vois qu'il y a du respect sur les tournages, il n'y a plus parfois cette familiarité, même pour les scènes intimes. Je sens ce changement global, que le respect est plus présent. Le film joue aussi avec ça, parle aussi de ce mouvement de libération de parole qui était fondamental. Je suis aussi témoin de ce changement, j'ai aussi été une actrice d'avant et maintenant je constate l'après."
Léa Seydoux a notamment souligné ne pas avoir été victime d'agressions : "Même s'il m'est arrivé des mésaventures, j'ai été une actrice qui a eu beaucoup de chance à ses débuts. J'ai travaillé avec des gens, j'ai été respectée quand même, enfin plus ou moins..." Une allusion indirecte au réalisateur Abdellatif Kechiche qui l'a dirigée avec Adèle Exarchopoulos dans La Vie d'Adèle, un tournage qu'elle avait décrit comme particulièrement éprouvant.
Lors de la séance photo, Raphaël Quenard s'est montré aux anges avec l'équipe de son film, mais il traverse en parallèle une situation médiatique compliquée puisqu'il est au coeur d'une rumeur. Depuis plusieurs jours, l'ombre d'une liste plane sur le festival de Cannes, sur laquelle plusieurs grands noms du cinéma français seraient accusés d'agression sexuelle voire pire. Lors de son passage dans l'émission Clique, il avait d'ailleurs réagi à ces attaques.
Avec son phrasé inimitable et riche, Raphaël Quenard a dénoncé "le virus de la rumeur" devant la caméra de Mouloud Achour sur Canal+, précisant qu'il ne parle qu'en son nom propre : "Au début ça provoque un sentiment d'injustice et d'impuissance. (...) [Le problème, c'est que] la diffamation et la calomnie peuvent se faire sans qu'il y ait de répercussions et de condamnations qui soient dignes de ce nom. Ce que ça coûte aux gens dans leur quotidien est infiniment de fois supérieur aux condamnations dérisoires sur lesquelles ça débouche." Malgré la douleur de la rumeur, l'artiste est droit dans ses bottes : "Je dors comme un loir sur mes deux oreilles, parce que mon esprit est au clair."
Le comédien de 32 ans ne veut pas se présenter en victime et rappelle que l'important, c'est de se battre contre les violences dans le cinéma français : "il y a des vraies gens qui sont victimes de vraies choses et que ceux qui se rendent coupables d'horreurs à leur endroit doivent nécessairement être condamnés et être mis hors d'état de nuire", insiste-t-il. "Il n'y a pas l'ombre d'un doute là-dessus."