"Son élégance est innée", avait-il un jour dit d'elle en parlant de son style, mais c'est l'élégance du coeur qui caractérise sa grande amie la princesse Caroline de Monaco que le couturier allemand Karl Lagerfeld s'est fait un plaisir d'honorer, lundi 12 décembre, à Passau, dans le sud-est de la Bavière.
La soeur aînée du prince Albert II de Monaco, âgée de 54 ans, affichait un sourire qui en disait long sur sa joie au moment de recevoir des mains du maître-orfèvre de la maison Chanel, dont elle est une fidèle et qui habille également sa fille Charlotte Casiraghi, le Prix de bienfaisance de l'association Menschen in Europa. Mais c'est avec beaucoup de sérieux, ayant chaussé ses lunettes, qu'elle a réitéré au pupitre son engagement sans faille pour un monde meilleur, et prévenu avec gravité que, dans la crise financière mondiale, les pays du tiers-monde paieront un lourd tribut, et leurs enfants avec.
Récompensée du Menschen in Europa Award au regard de son travail en tant que présidente de l'AMADE (Association Mondiale des Amis De l'Enfance) créée par sa mère la regrettée princesse Grace, la princesse Caroline s'est exprimée en amont de la cérémonie de remise de son prix sur son inlassable combat pour les enfants en situation défavorisée : "Cela a bien changé aujourd'hui. Les menaces que les enfants affrontent ont énormément changé au fil des ans, a-t-elle confié dans un entretien avec le Passauer Neue Presse. La guerre, la malnutrition, la crise financière globale, l'illettrisme, la pandémie du sida... Les défis ont évolué - tout comme l'AMADE -, mais le message essentiel demeure le même, tel que ma mère voulait le mettre en évidence : les enfants doivent être au centre de nos pensées et de notre attention."
La princesse de Hanovre, qui avait déjà été distinguée pour ses actions avec l'AMADE par l'UNICEF via le Children's Champion Award 2006, s'est certes félicitée du chemin parcouru, mais a préféré mettre l'accent sur celui qu'il reste à parcourir : "Plus que tout, ces enfants ont besoin de sentir qu'ils sont aimés. Les cartes qu'ils ont reçu entre les mains pour leur vie sont purement arbitraires. On ne choisit pas de perdre ses parents, de grandir orphelin, de n'avoir pas accès à des soins médicaux et à l'éducation, de vivre dans un pays meurtri par la guerre... Ce dont ils ont besoin, c'est du sentiment qu'on s'occupe d'eux. Comme n'importe quel enfant dans le monde."
Des mots forts que Herr Karl n'a pu qu'applaudir avec une admiration indéfectible.