De toute évidence, le commodore Frank Bainimarama, chef des armées de la République des îles Fidji (colonie britannique indépendante depuis 1970) et auteur du coup d'Etat de 2006, ne s'est pas laissé intimider par la sanction décidée par la reine Elizabeth II. En septembre 2009, la monarque britannique, chef du Commonwealth, décidait de suspendre Fidji du royaume, en réaction en refus de Bainimarama d'organiser des élections démocratiques dans le pays.
Motivé, concernant son putsch de 2006, par sa désapprobation de la politique du Premier Ministre de l'époque, qui lui semblait négliger les plus pauvres, mais aussi en raison d'un projet de loi susceptible de favoriser l'amnistie des auteurs du coup d'Etat de 2000, Frank Bainimarama s'était défendu en expliquant qu'il lui fallait du temps pour mettre au point un système de votes pertinent au regard de la multi-ethnicité du pays. Sur fond de scandale d'atteinte aux droits de l'homme, Elizabeth II d'Angleterre avait alors sévi en écartant Fidji du Commonwealth.
Bainimarama, Premier Ministre et ministre des Finances en fonction, lui a rendu la monnaie de sa pièce, en décidant le remplacement du portrait de la reine Elizabeth II d'Angleterre par des images de la faune et de la flore locales, sur les billets de banque et pièces de monnaie. Cette petite révolution (l'effigie de la souveraine apparaissant sur les monnaies des Etats du Commonwealth, comme le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie...), il l'a lui-même officialisée dans un communiqué : "Des images d'élements importants de la faune et de la flore des Fidji ont été choisis pour remplacer le portrait de Sa Majesté Elizabeth II." Un changement qui prendra effet en juin prochain, date de mise en circulation des nouvelles pièces.
Il lui en enverra une série pour le jubilé de ses 60 ans de règne, en 2012 ?