Au présent, l'apparition de Kate Middleton et du prince William avec leur bébé le prince George de Cambridge (on connaît désormais ses prénoms) dans les bras devant la maternité, mardi 23 juillet 2013 vers 20h15, a été un enchantement. Au futur, leur histoire familiale s'annonce exceptionnelle, parents du futur roi le plus lourd (3,8 kilos) à la naissance et le premier à être de sang mêlé (le sang royal de William, le sang middle class de Catherine), incarnation de la modernité de la monarchie britannique. Mais avant que la tribu Middleton s'élance vers son destin, le passé s'est également invité lors de cette première rencontre entre le royal baby et le monde. Un passé qui porte un nom : Diana.
Spécialiste des clins d'oeil stylistiques, la duchesse de Cambridge n'a pas failli pour son grand retour sous les yeux du public : absolument resplendissante, coiffée, maquillée, et sublimée par la maternité, la jeune femme de 31 ans a illuminé ces quelques minutes cruciales, sans crainte de laisser voir ce qu'il lui reste de rondeurs post-accouchement, dans une robe courte Jenny Packham couleur bleuet. Une teinte qui, tout comme la chemise bleue portée par son mari le prince William, ressemblait à s'y méprendre à un clin d'oeil au sexe de leur bébé, le prince George. Une robe à pois, surtout, qui n'a pas manqué de susciter les comparaisons avec Lady Di (dont la bague de fiançailles était bien visible au doigt de Kate), qui portait elle-même une robe à pois (verte) exactement au même endroit le 22 juin 1982, au lendemain de la naissance du prince William, dix jours avant terme et au bout de 16 heures de travail.
Lady Di, cette mamie que le petit prince de Cambridge ne connaîtra jamais... Cette mère qui semble toujours présente, à chaque étape majeure de la vie du prince William... Cette princesse dont le souvenir escorte Kate Middleton dans son destin royal...
Comme lors du mariage royal célébré le 29 avril 2011, et notamment le baiser échangé par les jeunes mariés, infiniment plus moderne, aisé et passionné que celui, presque étrange et raté, du prince Charles et de Diana, la scène de la présentation du prince de Cambridge, troisième dans l'ordre de succession au trône, a rappelé la même scène 31 ans en arrière. Mais là encore, si le rituel et le décor étaient inchangés (même si l'aile Lindo de l'hôpital St Mary a été rénovée entre-temps), la comparaison tend à s'arrêter au factuel. Car, en termes d'atmosphère, il n'y avait pas grand-chose à voir...
31 ans après, le même théâtre, mais une euphorie nouvelle
Déjà, la princesse Diana avait dissimulé sous une robe flottante ses rondeurs post-accouchement (en fait, une robe de grossesse, car elle n'était pas vraiment préparée pour son accouchement, qui a eu lieu en urgence), quand Kate Middleton au contraire ne cachait rien de son bump résiduel. Une attitude qui lui a valu le satisfecit et l'admiration des communautés féminines et maternelles, sur Internet. D'autre part, la duchesse de Cambridge affichait un visage d'une épatante décontraction, à mille lieues de la crispation palpable de la belle-mère qu'elle n'a jamais connue : d'ailleurs, Diana, qui avait insisté pour rentrer chez elle 22 heures seulement après son accouchement, s'était promptement engouffrée dans la voiture venue la ramener à la maison avec Charles, tandis que Kate ne semblait pas à ce point pressée de s'échapper, alors que son époux William fixait le siège bébé sur la banquette arrière. Et si Kate Middleton affichait le sourire de la sérénité même en saluant la foule et les médias par la vitre tandis que William conduisait leur Range Rover vers Kensington, Diana, elle, submergée par la pression, avait paraît-il fondu en larmes une fois en voiture... Mais loin de tout traumatisme, l'avenir allait prouver qu'elle était par dessus tout une mère follement aimante pour ses garçons.
Du côté des jeunes papas aussi, il y a eu opposition de style. En veste de costume boutonnée et cravate, le prince Charles, qui avait pourtant désacralisé l'événement en faisant naître ses fils à l'hôpital plutôt que dans un palais et en assistant à l'accouchement, de manière inédite au regard de la tradition royale, rendait le moment extrêmement solennel, froid, désensibilisé. Alors qu'il était extrêmement fier et ému, comme on l'a su plus tard, notamment dans des lettres à ses amis Hugh and Emilie van Cutsem ou à sa marraine Patricia Brabourne. A l'inverse, en chemise déboutonnée, le prince William offrait l'image même de la décontraction, de la simplicité et de la modernité, accrue par un humour ravageur, entre autodérision (sur le fait que le bébé a plus de cheveux que lui) et taquineries à la presse.
Même les spécialistes du comportement et du langage corporel ont admiré la "performance" de Kate Middleton et du prince William. Etudiant notamment le sourire de la duchesse via la forme de sa bouche et de ses yeux, l'experte Judi James a notamment estimé qu'il fallait y avoir bien plus que dans ses habituels sourires "sociaux" lors des missions officielles : de la chaleur et de l'affection. Il n'a pas échappé non plus à l'observatrice que Kate arrivait sans problème à défaire son regard de l'enfant, qu'elle berçait délicatement, un bon gage de son absence de nervosité. Quant à William, il avait tout du jeune papa "classique" : les signes faciaux dénotaient de la fierté, et sa posture lorsqu'il a pris des bras de son épouse leur bébé n'était que délicatesse, comme s'il avait peur de casser quelque chose de fragile. Mais le geste le plus remarqué, par tous, aura sans doute été le premier semblant de salut royal du prince George de Cambridge, qu'on a vu agiter les doigts en l'air...
G.J.