Derrière les paillettes, le strass et le glamour, se cache une réalité que beaucoup ignorent ou ne préfèrent pas voir. Dans Gaga: Five Foot Two, un documentaire présenté vendredi 8 septembre au Festival du film de Toronto, la chanteuse américaine Lady Gaga se met à nu, révélant les hauts et les bas d'un métier "envahissant" qui la poussent à faire une pause.
Présenté à Toronto pour présenter ce documentaire sans faux-fuyants, la star de la pop reconnaît que sa "vie a changé de la plus merveilleuse des façons depuis dix ans" et qu'elle "ne la changerait pour rien au monde". "Mais elle comprend aussi les moments les plus sombres", a-t-elle également précisé, au bord des larmes. La chanteuse a notamment avoué souffrir de douleurs chroniques depuis plusieurs années. "Maintenant, je suis une femme qui souffre, et plus une fille", dit-elle dans le film, faisant référence à sa lutte contre la dépression, mais aussi l'anorexie ou la boulimie dont elle a souffert à l'âge de 15 ans.
Derrière la star aux cinq albums multi-primés, Lady Gaga révèle son vrai visage, l'envers du décor d'un show-business destructeur. Son exposition médiatique, des tournées incessantes, la quête perpétuelle de perfection musicale ont fini par amener Gaga au bord de l'épuisement, mettant en péril sa santé. Pour autant, le but n'est pas de verser dans le pessimisme et la complainte. "Ma douleur ne m'est d'aucune utilité sauf si je la transforme en quelque chose qui me bénéficie. J'espère que les gens souffrant des mêmes maux et qui verront le film sauront qu'ils ne sont pas seuls", a-t-elle déclaré devant la presse. Et de glisser : "Il y a une partie de moi, très importante en fait, qui croit que la douleur est un micro".
Réalisé par l'Américain Chris Moukarbel, ce documentaire plonge pendant 100 minutes le spectateur dans l'intimité de la star internationale juste après son passage du cap de la trentaine et au moment où elle s'engage dans une profonde introspection. Lady Gaga "montre beaucoup d'humanité dans le film", a confié le réalisateur. Une humanité qui "se retrouvait déjà dans sa musique et ses interviews, mais le documentaire conforte cette impression et laisse le public avoir davantage accès à sa personnalité".
Le film part du creux où est plongé l'artiste après un accueil mitigé de l'album Artpop (2013) jusqu'à la sortie l'an dernier de Joanne, du nom de sa tante décédée à l'âge de 19 ans. Le public devrait, selon Chris Moukarbel, "tirer parti" de ce film à des degrés divers : "Pour les filles et les jeunes femmes, je pense qu'il s'agit d'une histoire de générosité et de ce que signifie d'être à la fois puissante et vulnérable".
Et cette puissance, l'interprète des tubes Bad Romance et Born This Way l'avait mis en scène lors du spectacle époustouflant servi à la mi-temps du Super Bowl du football américain en février dernier, consécration de sa carrière selon la chanteuse. Parallèlement à son retour à la musique avec Joanne, Gaga a aussi joué dans le remake du film A Star is Born, réalisé et interprété par Bradley Cooper, dont la sortie est prévue l'an prochain. "C'est une période magnifique de ma vie, une période très authentique", a expliqué la chanteuse qui va néanmoins bel et bien faire un break dans les mois à venir. "Je vais faire une pause, je ne sais pas combien de temps. J'ai hâte de réfléchir, de ralentir un moment et de guérir, car c'est important", a confié la star alors que se prépare son Joanne World Tour.
Gaga: Five Foot Two, à partir du 22 septembre sur Netflix