Objet chantant non identifié depuis ses débuts en 2011, au fil de ses hits Lana Del Rey nous a habitués à un univers rétro-vintage teinté d'une ambiance mystérieuse, parfois étrange et peuplé de créatures inquiétantes. Mais pour son dernier titre, la poupée désormais brune a décidé de jouer la carte de la sobriété et de faire dans la simplicité.
Égarée dans les méandres de sa mélancolie, dans Chelsea Hotel N°2 - reprise d'un grand classique du mythique Leonard Cohen (à l'origine déjà du non moins célèbre Hallelujah), Lana Del Rey s'affiche solitaire - poussant la chansonnette assise dans une salle vide de toute présence humaine. Sombre et maussade, la chanteuse de 26 ans semble y crouler sous le poids de son passé, se remémorant douloureusement un amour perdu. Les plans rapprochés ne laissent que peu d'espace à l'environnement de la jeune prodige, adepte assumée de l'introspection.
Érigée en superstar révolutionnaire avec l'apparition en juin 2011 de son clip fait maison Video Games, Lana Del Rey a rapidement accédé au statut d'icône glamour et intouchable. Le succès phénoménal de son premier album Born to Die, sorti en 2012, a été tel que le petit bijou a même été réédité dans un coffret exceptionnel. Auréolée par les plus grands (elle est apparue récemment au côté de Carla Bruni), l'égérie H&M peine néanmoins à convaincre lors de ses prestations live - dont quelques-unes lui ont valu d'être raillée.
Avec son interprétation de Chelsea Hotel N°2, sur laquelle elle pose sa voix profonde et pénétrante, Lana Del Rey s'attaque à du lourd. Du très lourd. Fruit du génie de Leonard Cohen, la légende veut que ce titre ait été composé pour une certaine Janis Joplin, amour furtif qu'aurait connu l'auteur-compositeur-interprète canadien au célèbre Chelsea Hotel de Manhattan. Pas sûr donc que le choix d'un tel morceau soit des plus judicieux. D'autant qu'une fois n'est pas coutume, la sublime chanteuse manque un poil de conviction et parvient difficilement à nous communiquer ses émotions. A bon entendeur.