La fin de l'émission Le Petit journal ? Nul doute que Lara Fabian, comme certains politiciens, doit s'en réjouir... La chanteuse, qui s'est livrée à une rafraîchissante et poignante interview croisée avec Stéphane Rousseau pour l'émission L'autre midi à la table d'à côté sur Ici Radio Canada, a notamment évoqué les critiques reçues au cours de sa carrière. Elle en a profité pour tacler les équipes de Yann Barthès qui se moquaient d'elle quand elle revenait au Québec et prenait l'accent...
Évoquant la question de la célébrité et de l'image médiatique avec l'humoriste québécois, Lara Fabian s'est ainsi expliquée : "Moi ce que je sais, pour sûr, c'est que ce gap ou cet espèce de no man's land entre ce que l'on est et la perception est totalement indépendant de la cohérence qu'on a nous-mêmes entre ce qu'on est en tant qu'artiste et qui on est en tant qu'être humain. J'ai parfois été artisan de ce gap. Inconsciemment. Mais mon Dieu, ce que j'essaie de bien paraître en trois minutes devant Michel Drucker. (...) Je suis une fille qui a tellement longtemps choisi de mettre un drap sur son miroir, tellement ça m'énervait de me regarder, je me trouvais con, je riais trop fort...", a-t-elle confié.
Et l'interprète de Ma vie dans la tienne d'ajouter : "Tu dois constamment te protéger d'une partie de ce que génère ton image. (...) Moi quand j'arrive ici, au Québec, et que j'entends la musique du langage et qu'automatiquement je reprends l'accent québécois [elle y a vécu 15 ans, NDLR] y a Le Petit Journal qui va reprendre ce que j'ai fait en disant : 'Regarde comment elle parle quand elle est au Québec.' Alors que c'est totalement légitime ce que je fais, je le jure, je n'y pense même pas." Affirmant qu'il s'agit "d'une qualité empathique que de pouvoir intégrer une culture", Lara Fabian n'a pas du tout aimé que l'émission d'infodivertissement remette en cause sa sincérité. "En gros, j'en ai ras le cul de devoir me justifier sur qui je suis parce que c'est pas un pêché que d'être à la fois de cet endroit et un peu de l'autre [la Belgique, son pays d'origine, NDLR] et d'intégrer tout ce qui fait que nous sommes qui nous sommes. Moi je suis née d'une mère italienne, d'un père belge, d'un grand-père américain, ma tante est andalouse, je parle quatre langues à peu près correctement, je vais pas m'excuser d'être ça", clame-t-elle.
Thomas Montet