C'est un portrait très intimiste de Laurent Ruquier qui est dressé cette semaine dans le colonnes du magazine Vanity Fair (en kiosques mercredi 24 août). Pendant plusieurs mois, le journaliste Claude Askolovitch s'est en effet entretenu avec l'animateur vedette du PAF, considéré comme "le plus influent d'une époque où se mêlent paroles d'État et sorties de chansonniers", afin de "recueillir ce qu'il ne dira jamais à l'antenne". La question se pose alors : "Qui connaît Laurent Ruquier ?"
De son incroyable parcours dans l'audiovisuel, on sait tout ou presque. De ses nombreuses émissions couronnées de succès également. À 53 ans, il est aussi "un maître des théâtres privés parisiens, le producteur et parrain d'une génération d'artistes" qui impose le respect, tant ses nouveaux projets attirent toujours plus de spectateurs. Le mot "pouvoir" est donc naturellement (et souvent) mentionné par celui qui rédige son portrait. Humble, toujours concentré, le principal concerné réfute le concept, en partie. "Je suis mal à l'aise avec cette idée. Mais si tout le monde le dit, je dois avoir du pouvoir", glisse alors le papa de l'émission On n'est pas couché.
Dans cet entretien, le présentateur évoque également sa famille, un fait rare pour celui que l'on sait très pudique. Fils de chaudronnier des chantiers navals du Havre (son père est décédé il y a plusieurs années), Laurent Ruquier a plusieurs frères et une soeur. Pour réaliser ce portrait, Claude Askolovitch a souhaité les rencontrer, mais l'animateur a refusé. "Je sais qu'ils ne voudront pas ! Ils n'ont pas demandé à ce que je sois célèbre... Et puis, elle ne marche pas, notre famille. On a essayé, mais elle ne marche pas", confie-t-il.
Il y a moins d'un an, il avait perdu sa mère et l'un de ses frères, tous deux décédés en septembre 2015, comme il l'avait brièvement annoncé à l'époque au Parisien. Depuis, Laurent Ruquier n'avait plus jamais évoqué sa maman. Aujourd'hui, il accepte toutefois de glisser une anecdote, une "fêlure" qui en dit long sur les relations complexes qu'entretenaient avec elle les membres de la fratrie. "Ma mère s'arrangeait pour qu'il n'y ait rien dans ses placards. Si ma soeur ou mes frères passaient, elle leur disait qu'elle était désolée, elle ne pouvait pas les garder à manger. Au fond, elle n'y tenait pas. Même dans un HLM, dans un environnement ouvrier, où il y a une solidarité de classe, mes parents étaient décalés... On ne ressemblait pas aux autres. On était une famille où on ne parlait pas, explique-t-il. J'imagine que je peux en parler, maintenant que ma mère est morte."
S.L.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Laurent Ruquier réalisé par Claude Askolovitch dans l'édition de septembre du magazine Vanity Fair, en kiosques le 24 août 2016