Le vendredi 17 mai, il semait la panique sur le plateau du Grand Journal, en tirant à blanc durant l'émission de Michel Denisot, à Cannes. Aujourd'hui, Stéphane Croce est condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Grasse, selon l'AFP.
L'homme de 43 ans qui a tiré des coups de feu à blanc alors qu'il se trouvait dans le public du Grand Journal lors du Festival de Cannes, sur la Croisette, a été condamné ce lundi 24 juin, au-delà des réquisitions du ministère public. Ce dernier avait demandé 18 mois d'emprisonnement dont un an ferme, pour l'auteur des coups de feu.
Selon la procureur Gwenaëlle Ledoigt, cet homme désocialisé vivant dans l'arrière-pays cannois "s'est servi de la terreur pour faire parler de lui". Elle a ainsi souligné : "Nous n'avons pas affaire à un gentil illuminé, il a utilisé la terreur et la violence pour imposer ses idées politiques, ce qui est la définition même d'un acte de terrorisme." Avant d'ajouter qu'il "pensait à son geste depuis plusieurs mois" et l'avait minutieusement "préparé". Pour elle, s'il n'y a pas de blessés, c'est uniquement "une question de chance".
À sa demande, le tribunal a exceptionnellement autorisé l'accusé à lire quelques lignes d'un texte de quatre pages préparé en détention provisoire.
Stéphane Croce s'est défendu en parlant d'un "cri d'alarme, de colère" qui aurait motivé son geste. Dans le box des accusés, il a fustigé tour à tour les "politiciens [qui] nous mentent", la "mafia en col blanc", etc. Il a également évoqué ses "visions" de soucoupes volantes et la lumière "qui entre en lui", anges et autres spectres. Il voulait "partager" avec le "public" ces "révélations". "Des fois, pour se faire entendre, il faut savoir taper du poing sur la table. Pour avoir le pouvoir, il faut le prendre", a-t-il également déclaré depuis son box, joignant le geste à la parole de manière théâtrale selon nos confrères de l'AFP.
Si le discours de Stéphane Croce semble être celui d'un illuminé, une expertise psychiatrique réalisée durant sa garde à vue montrait qu'il était tout à fait "responsable de ses actes". Le 17 mai sur le plateau du Grand Journal, il avait fait une sacrée peur à Michel Denisot, son équipe et le public. La dernière pour Michel Denisot qui raccroche après neuf ans à la tête de l'émission.