Tandis que son fils le prince Harry, parti pour les Etats-Unis où il doit parachever sa formation de pilote d'hélicoptère de combat Apache en vue de retrouver le front afghan dans quelques mois, fait les choux gras de la presse américaine - qui ne s'est jamais autant intéressée à la famille royale anglaise que depuis le mariage puis la visite de William et Kate -, le prince Charles a ressorti son uniforme.
C'est en vertu de son grade honorifique de colonel royal du Queen's Own Yeomanry, division blindée de l'armée de terre britannique, qu'il se trouvait samedi 8 octobre à Newcastle pour assister à la parade militaire célébrant le quarantième anniversaire de la création de ce régiment. Ce dernier a reçu à cette occasion la Liberté d'honneur de Newcastle upon Tyne, accueillie par le lieutenant colonel Simon Graham comme un "véritable privilège", via lequel la monarque souhaite par ailleurs rassembler tous les éléments du régiment, dispersés entre Newcatle, Belfast, Cupar, Ayr et York.
Les habitants du coin et des curieux ou des vétérans venus parfois de loin s'étaient massés par centaines dans les rues pour voir les troupes, cadets et vétérans, et douze chars Scimitar traverser le centre ville au son de la fanfare du régiment royal des fusilliers, mais aussi pour apercevoir le prince, et, éventuellement, échanger quelques mots avec lui.
En treillis de combat, le fils aîné et héritier de la reine Elizabeth II, notamment accompagné du duc de Westminster - qui jouit du même grade honorifique que lui -, a honoré sa réputation de prince accessible et taquin au gré de ses différentes rencontres, conversant notamment avec des familles de soldats déployés en Afghanistan, un conflit que son propre fils cadet a hâte de rejoindre.
Il a fait le bonheur d'un soldat de 25 ans, Michael Monaghan, cloué en fauteuil roulant depuis qu'il a été mutilé par un engin explosif en Afghanistan en 2009 : "J'ai rencontré le prince à plusieurs reprises, et j'ai passé 20 minutes en sa compagnie lors de la garden party à Grove House. Cette fois, quand il m'a vu, il m'a reconnu et a dit 'encore vous !' en souriant."
"Il est vraiment très simple, discute avec tout le monde. Il s'intéresse vraiment à vous", s'extasiait une autre personne au sujet du prince.
La parade a été suivie d'un service religieux en l'église St Thomas le martyr.
Harry, un dernier burger avant de faire décoller l'Apache
Et tandis que ses compatriotes savourent la disponibilité du plus écolo des princes (il ne sera pas touché par la baisse des subventions accordées aux particuliers installant des panneaux photovoltaïques récemment entrée en vigueur au mois d'août, lui qui a des installations solaires sur ses fermes et même sur Clarence House), son fils, le prince Harry, dépense du carburant... Les médias américains s'amusaient il y a peu des quelque 190 kilomètres qu'il a effectués pour... déguster un burger et une bière avec quelques copains, dès leur arrivée sur le sol américain, à la base militaire californienne d'El Centro. Au lendemain de leur arrivée, c'est en effet sur l'île de Coronado, près de San Diego, qu'ils étaient repérés, prenant une mousse dans un pub irlandais, le McP's. Une excursion dont Dirty Harry ne s'est pas caché, discutant volontiers avec les autres clients et posant pour les photos souvenirs.
Le prince Harry, qui a déjà servi en Afghanistan (en 2007-2008, rapatrié d'urgence après que sa couverture fut éventée par les médias), dans la province agitée du Helmand, doit encore accomplir deux mois d'entraînement aux situations de combat avant d'espérer être déployé à nouveau. Le Captain Wales commencera le stage "Crimson Eagles", entraînement de pointe permettant aux pilotes de s'aguerrir aux situations de combat en terrains étrangers (désert, montagne...), à la base aéronavale d'El Centro avant de rallier la base aérienne Gila Bend, en Arizona, près de la frontière mexicaine.
Il sera ensuite affecté, pleinement qualifié, à un escadron d'hélicoptères Apache au Royaume-Uni.