"À l'âge de 5 ans, j'ai vécu l'exil puisque j'ai été contrainte de fuir les combats avec ma famille", racontait récemment Léa Salamé aux Inrockuptibles avec qui elle évoquait son enfance au Liban. Mais la polémiste d'On n'est pas couché (France 2), qui fait aussi partie de l'équipe de la matinale de France Inter, a toujours gardé un lien avec son pays d'origine. Autant pour le travail que pour le plaisir, la journaliste de 35 ans est retournée à Beyrouth.
Lundi 2 mars, on pouvait entendre sa voix à la fois franche et douce sur les ondes de France Inter. Une matinale réalisée en direct de la capitale libanaise dans un studio situé non loin d'un lien hautement symbolique : la rue de Damas. Cette dernière n'était autre que la ligne de démarcation qui scindait la ville en deux pendant la guerre de Liban (1975-1990). "À gauche, un quartier chrétien, à droite, un quartier musulman", rappelle Léa Salamé qui a peut-être connu cette étrange contexte. Retournée sur ces terres qu'elle qualifie de "ville Phoenix qui ne semble pas pressée d'effacer les stigmates de la guerre", Léa Salamé a interviewé pour France Inter Bechara Raï, le patriarche maronite libanais avec qui elle a évoqué la situation des chrétiens d'Orient au Liban alors que la présidence du Liban, constitutionnellement réservée aux maronites, reste vacante depuis mai 2014.
Cette journée a été marquée par un autre événement : un colloque à l'université Saint-Joseph. Léa Salamé est allée à la rencontre d'étudiants et a pris la parole auprès d'Elsa Yazbek Charabati, présidente de l'Association francophone de journalisme, et de May Chidiac, une ex-journaliste libanaise qui a survécu à l'explosion de sa voiture en 2005. Pour l'occasion, la journaliste a laissé au placard robes et ensembles stricts qu'elle porte sur les plateaux de télévision, préférant un simple pantalon noir et un pull gris qui portait l'inscription "ARTIST" en rose.
Ce n'est pas un hasard si Léa Salamé s'est déplacée jusqu'à cette université puisqu'elle n'est autre que la fille de Ghassan Salamé - ministre de la Culture du Liban dans les années 2000 - dont la carrière universitaire l'a conduit, entre autres, à Saint-Joseph de Beyrouth (1978-1985).
Sarah Rahimipour